Les images des papiers du cousin en kilos, moisis, obstinément transportés dans le sac de clochard, jusque dans ce pays, sans explication, pour approcher en miroir la folie.
Les images prises, et sans les voir, écrire, et plus tard à nouveau, regardant l’image développée, déjà oubliée.
Les images de la Mort aux loups : tuf rongé, murs ocres, portes, flaques, rêve d’une carte.
Les images qui inventent la scène d’écriture, sur un lit, le carrelage, une table d’enfant, le bureau de travail, un banc, les cahiers, les carnets, les feuilles, les bâtons à écrire, les objets humbles.
Les images des escaliers, de l’obélisque, des lettres gravées, des tesselles. Lignes parfaites et failles : marbre du fascisme.
Les images des iles surprises sur l’asphalte ou sur les murs, prises pour Y.
Les images des papiers déchirés, empilés, agencés, collés .Ajouter derrière un mur, la table, le carrelage, la poussière, le sel.
Les images du feu, tous les ans à la même date, sur la place, sans les mots, sauf ceux du chamane.
Les images de Rome, sa ville, prises pour songer le regard de la Sainte à mon côté.
Les images qui sont déjà écriture, qui seront l’écriture, qui adviennent par l’écriture.
Les images de la nudité aimée, sans visage, floues, prises dans la chambre obscure. Elles ne seront jamais regardées que par celle qui se donne et celui qui contemple.
Très beau, merci
Merci