Pour achever l’année universitaire il va dans la matinée sans précipitation rejoindre l’équipe constituée de deux autres personnes.
Lui est engagé à temps partiel et ses horaires sont souples. Ils se sont baptisés « la fine équipe »
Avant de prendre la route il anticipe l’endroit de la cuisine où il posera quelques friandises ; il n’a pas encore décidé quoi. (fruits ou chouquettes ?)
L’accès du petit bâtiment situé en retrait est un peu chaotique les fortes pluies ont encore lessivé le tuf ou le bitume où il subsiste Quelques ornières contiennent une boue grisâtre.
Le chantier « permanent » est encore actif, il fonctionnait même en période de haute fréquentation. Dès le bas du morne où est implanté ce vaste « campus » des cônes de signalisation « danger » sont disposés tout le long des voies d’accès.
Les quatre bornes électriques sont bien entendu allègrement occupées par des véhicules munis de gros cordons noirs épais, privilège faisant neutraliser le message : place réservée à X, Z , K ou Y
L’impératif technologique prévaut sur le statut et le privilège de bénéficier de sa place quand l’anonyme salarié ou l’usager se range où il peut.
L’espace autour de leur bâtiment offre des passages fléchés, des signalétiques explicites et des places de parking larges et peintes en bleu vif réservées civisme oblige.
Il croise un jeune usager souffrant d’un handicap moteur dans un fauteuil roulant qu’il voit forcer sur les bras, ayant repéré la pente prévue pour éviter les marches en béton.
Il note réprobateur l’échafaudage, la vaste étendue de gravillons sur toute la surface du parking et des voies d’accès, conséquence des travaux et résidu des camions chargés lourdement.
Des prestataires d’entreprises du bâtiment portant T-SHIRTS VERTS et logo amusant circulent manipulent différents type de matériau et s’affairent.
La large porte vitrée du service est relativement translucide dans sa moitié supérieure habituellement il faut taper un code pour accéder. Ce jour la porte est déjà ouverte pour permettre que les trois hommes en mission spéciale s’il en croit leur air très sérieux et la mine soucieuse, entrent puis sortent.
Ceux -là portent un T-SHIRT rouge et s’intéressent aux termites trahies par le trajet discrète ligne noire venant du dehors du bâtiment elles ont infiltré les plinthes et colonisé des gaines électriques .C’est un service de dératisation ?
La forme globale de l’ensemble est carrée, compartimentée par des cloisons en placoplâtre ?
Dans la salle d’attente alternance de couleurs joyeuses, rouge, vert, jaune vifs les sièges sont de ligne moderne et épurée.
Les sols type lino bleu foncé, envoient des reflets des néons disposés dans de larges rectangles alvéolés.
Une forte odeur de citronnelle censée éloigner la voracité des moustiques tigres
C’est sans doute efficace, car depuis qu’elle a installé des diffuseurs leur secrétaire a cessé de se plaindre de l’état de ses jambes mordues trop souvent.
Son bureau, le premier, proche de l’entrée dispose d’une photo géante d’un parc animalier représentant un majestueux éléphant d’Afrique les couleurs sont d’une qualité irréprochable.
Machinalement, il jette un oeil sur le pan de mur où s’étalent divers magazines tenus à la disposition des chers usagers.
La littératie s’étale entre étagères et porte-revues, retenue par un savant lacis de fines tiges de métal.
Deux salles d’eau et les toilettes vastes et double fermeture car elles comportent une avant- pièce avec une zone de rangement et un vaste lavabo, des placards pour les produits de ménage et les désinfectants pour les sols.
Quatre bureaux : Chacun dans son bureau dispose de sa fenêtre, d’un meuble de rangement à trois tiroirs, de son ordinateur et un flacon de gel hydro alcoolique.
Les bureaux sont à l’identique sauf une table d’examen dans le deuxième
Dans le troisième : des placards de rangement pour la délivrance des médicaments les plus courants des bandages et onguents, des antiseptiques c’est « l’infirmerie ».
Le coin détente sur le plan de travail : un micro-onde, la cafetière. il y pose les belles grappes de framboisier (appelé aussi pomme MALAKA, celles-ci sont très sucrées) et des chouquettes
Une zone de repos pour allonger ceux qui ont la malchance de se trouver mal dans ce lieu d’études
Enfin son bureau à lui le 4ème offre une paillasse pour étaler les ouvrages dont il veux faire profiter les lecteurs curieux.
Sa télécommande de climatiseur n’est pas forcément à la bonne place mais il la trouve toujours.
A la pause on partage tout.
J’aime beaucoup le fond, l’humour discret mais bien là donné par une description faisant semblant d’être objective, et la forme, comme des flashs sans liens d’écriture artificiels. Merci Jean-Yves!
Un trajet et à la fin on partage tout. J’aime le contraste entre la description des lieux et cette ponctuation finale sur le partage. Joli contraste