Si le chat de la cour se reflétait sur mon mur, il aurait la forme d’un loup. Le pigeon saisit les dernières lueurs du jour sur le coin droit de la rambarde de la fenêtre, attendant que je m’y mette, fidèle épieur et observateur de mes activités. Ils sont sombres en face, les habitants aux fenêtres fermées, ne laissant rien de leurs lumières qu’un rai s’allumant bleu et s’éteignant à reprise, chez eux, et donc chez moi. Ma lumière est encore faible. Elle ne varie pas. C’est dehors qui lui donne son intensité. C’est la nuit qui m’éclaire. C’est la nuit qui illumine le nécessaire. Qui oublie les fissures du plafond qui craque, qui oublie la petitesse de la pièce qui au fil des années, semble se rétrécir alors que je ne cesse de faire de la place, qui oublie le grandiose et m’offre le restreint, pour m’obliger là, à puiser le nécessaire. Ma lumière me focalise. À rebond sur mon temps. Le loup sur mon mur me fait courir et m’oblige à aller là, au chaud des images rêvées, me réfugier dans mon abri, quitter enfin l’ombre et ce qu’elle représente des hostiles.
Le chat-loup, image du passage de l’ombre à la lumière, ou l’inverse. J’aime « c’est la nuit qui m’éclaire », bel oxymore.
Merci pour la lecture Michèle et pour le commentaire;
Ma lumière est encore faible. Elle ne varie pas. C’est dehors qui lui donne son intensité. C’est la nuit qui m’éclaire. C’est la nuit qui illumine le nécessaire.
C’est très beau. Merci
Merci beaucoup Françoise;)
Merci pour ce joli texte et ce chat- loup , un trésor d’imaginaire.
Merci beaucoup Carole;)