Seul, dans sa chambre, il assume sa solitude, il la revendique, seul la nuit, il marche dans la maison, le bois craque sous ses pas, seul à cet instant, personne ne le regarde, se sent-il libre ou seul ?
Dans le jardin, un jardin sauvage, vieux buis, bambous qui se dressent et échappent, assis sur les marches en pierre, il fume et son regard se lève vers le ciel, les nuages, les oiseaux qui passent, les papillons furtifs qui volent ? quoi ?
Seule, dans le même jardin, j’écoute les bruits qui m’entoure, oiseaux, aboiements de chiens, mon regard se lève, et s’attache à ce parasol dans le jardin voisin, dessous deux ruches, abeilles protégées du soleil, de la chaleur estivale, douceur du matin, et ces cloches au loin, annonce d’un temps pour saluer le départ de quelqu’un ?
Il est seul depuis qu’elle est partie, partie, morte, décédée avant lui, seul dans sa maison, Il y a eu le temps de l’amour, de l’amitié, de soirées arrosées, il y a eu le temps du pain cuit entre amis, Il y a eu le temps de l’enfant venu au monde, qui a grandi, adolescent prometteur, il est devenu un adulte prévenant, fils idéal, mort à 33 ans, il y a eu le temps de la souffrance, elle a essayé, elle n’y est pas arrivée, elle est partie, la souffrance l’a tuée, il est seul, reste des poissons dans l’étang, des abeilles dans les ruches, des oiseaux en cage…
Naître, grandir, marcher, dessiner, écrire, lire, penser, manger, aimer, mourir – SEUL
Merci Caroline pour la beauté et la vérité de ces solitudes. Et pour votre écriture qui les raconte si joliment. Bien à vous.
Merci pour votre retour
c’est si plein, si dense et
si étrangement rassemblé pour porter ce qui pèse
et cela de très beau :
« Il y a eu le temps de l’amour, de l’amitié, de soirées arrosées, il y a eu le temps du pain cuit entre amis, Il y a eu le temps de l’enfant venu au monde, qui a grandi, adolescent prometteur, il est devenu un adulte prévenant, fils idéal, mort à 33 ans, il y a eu le temps de la souffrance, elle a essayé, elle n’y est pas arrivée, elle est partie, »