#anthologie #06 | Solitudes

Seul, dans sa chambre, il assume sa solitude, il la revendique, seul la nuit, il marche dans la maison, le bois craque sous ses pas, seul à cet instant, personne ne le regarde, se sent-il libre ou seul ?

Dans le jardin, un jardin sauvage, vieux buis, bambous qui se dressent et échappent, assis sur les marches en pierre, il fume et son regard se lève vers le ciel, les nuages, les oiseaux qui passent, les papillons furtifs qui volent ? quoi ?

Seule, dans le même jardin, j’écoute les bruits qui m’entoure, oiseaux, aboiements de chiens, mon regard se lève, et s’attache à ce parasol dans le jardin voisin, dessous deux ruches, abeilles protégées du soleil, de la chaleur estivale, douceur du matin, et ces cloches au loin, annonce d’un temps pour saluer le départ de quelqu’un ?

Il est seul depuis qu’elle est partie, partie, morte, décédée avant lui, seul dans sa maison, Il y a eu le temps de l’amour, de l’amitié, de soirées arrosées, il y a eu le temps du pain cuit entre amis, Il y a eu le temps de l’enfant venu au monde, qui a grandi, adolescent prometteur, il est devenu un adulte prévenant, fils idéal, mort à 33 ans, il y a eu le temps de la souffrance, elle a essayé, elle n’y est pas arrivée, elle est partie, la souffrance l’a tuée, il est seul, reste des poissons dans l’étang, des abeilles dans les ruches, des oiseaux en cage…

Naître, grandir, marcher, dessiner, écrire, lire, penser, manger, aimer, mourir – SEUL

A propos de Caroline Burgy

Lire, écrire, faire écrire, trois mots, marqueurs de ma vie, animatrice d'ateliers d'écriture, ils ont jalonné ma vie depuis quelques années, des rencontres avec quelques passeurs m’ont donné l’occasion de soutenir cette place avec les autres. Marguerite Duras écrivait "l'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait pas ce qu'on va écrire..." sans doute suis je portée par cette part d'inconnu à découvrir au fil du temps...

3 commentaires à propos de “#anthologie #06 | Solitudes”

  1. c’est si plein, si dense et
    si étrangement rassemblé pour porter ce qui pèse

    et cela de très beau :
    « Il y a eu le temps de l’amour, de l’amitié, de soirées arrosées, il y a eu le temps du pain cuit entre amis, Il y a eu le temps de l’enfant venu au monde, qui a grandi, adolescent prometteur, il est devenu un adulte prévenant, fils idéal, mort à 33 ans, il y a eu le temps de la souffrance, elle a essayé, elle n’y est pas arrivée, elle est partie, »

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