être habité par un rôle, celui d’un habitant de l’immeuble,
Il serait devant la fenêtre, celle qui s’ouvre sur la mer. Avant la mer était au loin, elle le berçait le soir pour l’endormir. Maintenant la mer est toute proche, elle a croqué la plage, les dunes, elle arrive au pied de la falaise, perce un passage dessous. Bientôt le bâtiment tombera dans la mer. Il faudra partir. Comment devenir ce personnage : l’habitant derrière la fenêtre face à la mer ?
Il faudrait comprendre ce rêve d’habiter un lieu au bord de la mer. Il faudrait comprendre cet espoir d’obtenir un appartement à tarif modéré. Habiter à loyer modéré ? Non, ici c’est une acquisition, toutes les économies d’une vie, plus les économies à venir avec un prêt obtenu de justesse. Un effort disproportionné pour obtenir ce studio, étroit, spartiate mais à l’opposé de la porte d’entrée : l’infini de l’océan
Pour ce rôle, il devrait lui aussi être habité par un doute, l’effort en valait-il la peine ?
La réponse de l’habitant serait : oui. Habiter là en valait la peine.
Il devrait aussi comprendre : une tempête, des expulsions et cette information : l’amiante était partout, ils habitaient dedans.
Pour le dernier acte, il serait ému comme l’habitant de l’immeuble : Il ne peut plus continuer à habiter ce lieu, il doit l’évacuer comme ses derniers voisins.
Pour ses dernières années, il devra habiter un nouveau lieu. Un lieu inconnu, loin de l’océan.
Il n’habitera plus au Signal
Pour ce rôle, il devra tout transmettre : il l’habitera.