Démarrer à la manière de Tarkos, je suis tombée nez à nez avec une palette, pas une palette à la diable, ni une palette en couleurs, encore moins une palette en bois qui sert à transporter des objets ou se transforme en meuble, non une palette, oui en bois, à la fois palette et tableau, pas tout à fait palette du peintre, réalisée pourtant par un peintre. L’a t’il découpée ou juste dessinée ? Que faisait elle au milieu de ces objets hétéroclites ? Qui s’en est séparée ? M’attendait t’elle dans ce marché de brocanteurs ? Dès que je l’ai vue, je l’ai rêvée, je l’ai voulue, elle m’a crié le prix au loin, trop cher ! J’étais là trois jours, je suis revenue le lendemain, le prix avait baissé, dernier jour le lendemain. J’ai attendu, certaine que la palette m’attendait aussi, trois jours à venir chaque jour revoir le prix, trois fois moins cher. La palette, elle voulait s’en séparer, la palette, je la voulais… Une palette de peintre, je la regarde sans la toucher, je l’imagine lui le peintre qui a dessiné, dessiné le paysage, une forêt au loin, des arbres, un cours d’eau, je l’imagine dans le paysage, j’aurais rêvé la peindre, de dessiner sur elle, je serais peintre alors, je peux toujours rêver. Coup de foudre pour une palette, palette présente, elle fait partie des murs, sur le mur, accrochée, je la vois de loin en écrivant, je la vois ou l’ignore, elle ne bouge pas, elle ne bouge plus, bougera un jour à nouveau si je bouge !