#Anthologie#02 Antre habité

L’escalier circulaire en bois amène au deuxième étage, un petit couloir, sur le sol un tapis multicolore, au bout, la grande chambre blanche et bleue, un univers en soi, la porte fait face à une grande fenêtre donnant sur le jardin luxuriant, le long du mur deux portants chargés d’habits, vestes en jeans, en polaire, pour la pluie, chemises colorés, pantalons baggy, le lit sous la pente du toit, bien callé, couette en désordre, coussins épars, un fauteuil rouge de cinéma adossé contre le mur, séparé du lit par deux tables basses, la première récupérée, customisée avec les plans du métro parisien, la deuxième modèle à 10 euros de chez Ikéa, dessinée, recouverte d’autocollants, il y a des livres lus, une lampe de Sel, les murs sont recouverts d’affiches, de tentures, en face un cadre avec un navire dessiné par Magritte, sous le tableau un vieux bureau en bois récupéré chez la grand-mère sur lequel est posé deux ordinateurs allumés, le clavier à touche lumineuse, un cendrier, une tasse à café et ce grand gars aux cheveux frisés décolorés endormi dans son lit. Il serait installé dans son fauteuil à roulettes pour un confort maximum, casquette sur la tête, casque sur les oreilles, il ouvrirait la fenêtre, allumerait sa cigarette, tel un adolescent qui ne sortirait pas de sa bulle, face aux écrans, manettes à la main, il jouerait   

Il serait là debout, tournerait en rond autour du punchingball accroché à la poutre centrale de la chambre, se coucherait au sol, soulèverait ses poids

Il serait couché dans son lit, le visage tranquille, l’œil à moitié fermé, à quoi penserait t’il  ?

Il serait dans l’écran, personnage en mouvement, avatar reconstitué, il serait aux manettes, dirigerait l’expédition, serait dans ce paysage dessiné, il irait d’un point à un autre, acteur du jeu pleinement, il serait celui qui rentre et sort au gré du temps

A propos de Caroline Burgy

Lire, écrire, faire écrire, trois mots, marqueurs de ma vie, animatrice d'ateliers d'écriture, ils ont jalonné ma vie depuis quelques années, des rencontres avec quelques passeurs m’ont donné l’occasion de soutenir cette place avec les autres. Marguerite Duras écrivait "l'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait pas ce qu'on va écrire..." sans doute suis je portée par cette part d'inconnu à découvrir au fil du temps...