je découvre en face de moi, de l’autre côté de la table, Kafka, me regardant fixement. J’avais déjà eu la visite de Pessoa, mais celle-ci m’enchante outre-mesure, car il cligne un peu des yeux et a un léger tic sur le coin supérieur gauche de sa lèvre, alors qu’en Pessoa rien ne bougeait. Bonjour, je lui dis, et, pour le flatter, je lui adresse les plus beaux compliments. Il continue de me regarder sans répondre, j’essaie de découvrir où sont ses mains, mais, de l’endroit où je me trouve, je ne peux les apercevoir. Et pourtant une volonté impérieuse me prend de voir ses mains et comme il ne me les montre toujours pas, je me lève et fais le tour de la table pour y jeter un coup d’œil ; c’est là que m’aperçois que devant moi se trouve une moitié de Kafka qui va de la tête à l’abdomen et qui lui coupe les bras aux poignets. Saisie d’horreur, je commence à le plaindre de l’état misérable où il se trouve. Il décloisonne enfin ses lèvres et se met à prononcer des sons qui ne sont ni langage, ni plaintes, rien de compréhensible en somme. Et puis il se met à rire en montrant des dents affreusement laides et pourries. Je me dis, cela ne peut pas être Kafka, je me suis trompée, bien-sûr, c’est une plaisanterie de mauvais goût. La créature devant moi hoche la tête comme pour me donner raison, pendant qu’elle continue de se tordre de rire.
Trop fort, Helena de mettre Kafka dans le coup! et Pessoa, il n’avait pas les dents pourries?
Il n’a pas desserré les dents ! Merci, Catherine pour ta visite !
Bonsoir Helena, très envie de tourner les pages dans un sens et dans l’autre pour lire ta rencontre avec Pesoa. Merci.
Zut, alors ! Si j’avais su ! Merci, Romain !
Merci pour l’imaginaire dans tout son déploiement kafkaïen!
Merci, Eve !
apparition inquiétante, finalement hilarante… ouf on respire !
c’est fou comme les portes ouvertes par curiosité révèlent des drôles d’images enfouies en nous…
superbe !
Oui, Françoise, vraiment ! Quelle proposition !
Merci de ta visite. Contente que tu aies aimé.
on aimerait rencontrer Margot avec son verre de vin, elle nous ferait (elle) une petite danse j’en suis sûr… et elle rirait…(merci Helena)
Maintenant que je sais qui est Margot, je suis tout à fait d’accord ! Merci, Piero.
Quelle imagination impertinente et drôle, toujours un plaisir à lire vos textes beaux et surprenants. (je défends l’usage des adjectifs!)
Moi aussi, Isabelle ! Merci infiniment !