Elle est seule dans ces regards envieux, dans ces jeux de grands enfants. Le vent pousse les feuilles, les arbres sont dessinés par de grands traits de fusain, la pluie ne chasse plus la crasse qui s’accumule en tas. Dans le bruit du monde, sa note est perdue, elle doit être sauvée. Les ombres passent, les cyclopes à l’œil rouge avancent vers un but, elle attend. Les maisons vides murmurent un vilain chant, plein de regrets, d’amertume, d’angoisse et de larmes. Elle fuit le vide.
Elle sait que les enfants privés de contact meurent, mais elle n’est plus une enfant. Elle est moins seule à l’extérieur, plus l’espace la contraint, plus le vide à l’intérieur de son être comprime son âme, quelquefois elle sort d’un bond, juste avant l’explosion, et les premiers pas dehors la délivrent, elle écoute les bruits mécaniques du monde. Ils existent et pourtant elle a peur.