#anthologie # 40 | retour sur…

Il y a plusieurs textes ici, pour lesquels bien certainement les auteur.e.s diffèrent.
Une fiction réunionnaise
• Un journaliste publie un roman dont l’écriture lui a été inspirée par un double drame : le scandale, de 1962 à 1984, de la déportation d’enfants réunionnais en métropole et un fait divers – la fuite une nuit d’un automobiliste qui vient d’écraser un homme.

Un récit de vie
• La petite-fille d’un militaire revient sur  les raisons qui ont poussé cet homme à consacrer près de vingt ans de sa vie à l’armée.

Arbitrairement ? Quelque chose travaillait en « background » incitant à trouver les connexions manquantes entre le déjà écrit et le reste à écrire. Les voix s’imposaient, les situations s’obligeaient elles-mêmes à s’agencer pour donner du sens à ce qui n’en avait pas de prime abord. On ne savait pas où on allait mais on y allait. Rien ne servait de vouloir comprendre, on comprendrait plus tard. Il n’y avait que ce choix à faire : celui de la confiance.
Ce qui manquait, ce qui manque encore, les trous, le lacunaire, vouloir systématiquement le « remplir » ? Non, choisir parfois le flou, l’entre-deux, les blancs qui ouvrent des perspectives encore inconnues de soi, des perspectives pour l’autre qui lira peut-être tout autre chose que ce que l’on pressent.
Bien sûr, des pages non écrites qui s’écriront, des pages détruites que l’on ne retrouvera pas parce que la vie est passée par là, a jeté inconsidérément, d’autres mains, d’autres corps s’emparant inévitablement de ce qui ne leur appartient pas, étonnés que l’on puisse « avoir à faire quelque chose de ces choses-là ».

Parfois il faut savoir ne pas unifier. De toute évidence, parmi ces 39 textes rassemblés, deux récits s’imposaient, on allait les faire vivre. Pour le reste, les fragments rejoindraient un amas de fragments parmi lesquels on puiserait le jour venu. Tout en écrivant alors que des morceaux d’écriture rejoignaient un ensemble existant, on se disait que là on ne pouvait plus procrastiner, qu’il faudrait avancer, terminer. Le prolongement à ces exercices s’inscrivait dans les pensées au moment de l’écriture, il y gravait son sillon, exigeant une promesse.

L’impression d’être la main qui a brassé le vide pour en ressortir quelques pages d’une histoire à écrire. Que cette histoire est née d’une inspiration suscitée, elle, par des événements extérieurs à soi, parvenus jusqu’à soi, dont on a saisi « quelque chose » qui ne pouvait être vu que par soi. Rester humble. Rien ne révolutionnera rien. C’est une histoire, ce sont des histoires, à écrire pour soi, rien de plus. Parce qu’elles sont en nous et qu’elles demandent à en sortir, enfin. 

A propos de Marlen Sauvage

Journaliste longtemps. Puis dans l'édition. Puis animatrice d'ateliers après une formation Elisabeth Bing et DUAAE à Montpellier. J'anime encore quelques stages d'écriture, ai contribué aléatoirement au site des Cosaques des frontières, publié quelques livres – fictions et biofictions – participé à plusieurs ouvrages collectifs. Mon blog les ateliers du déluge.

4 commentaires à propos de “#anthologie # 40 | retour sur…”

  1. …l’inconscient collectif… encore une idée de psy diront certains.. le mot à mon réveil ce lundi matin sans attente de consigne à faire tourner dans la tête comme une fleur de tourneseol… humilité!! Merci à toi pour cette possibilité d’histoire à écrire partagée le temps d’un bout d’été.

    • Merci à toi, Eve pour tes lectures qui ont été autant d’encouragements à écrire.

  2. « Les histoires sont en nous »
    merci Marlen pour nos échanges et ton accompagnement bienveillant au cours de ce marathon, et on verra bien ce que tout ça deviendra…

    • Tu as raison, on verra… L’essentiel était dans ce collectif inspirant et stimulant. Merci aussi à toi !