Un jour dont j’aurai aimé dire qu’il est particulier parce qu’il est ce jour où, très loin de Dublin, je choisis de me raser en plein air, un miroir de fortune inséré entre les pierres d’une tour en ruine. Il n’en est rien. Il y a dans l’attente, et plus encore dans l’attente d’un jour particulier, une grande part de confusion qui se distille, s’immisce, s’installe et mange la mémoire des grands et des petits détails de l’informe quotidien. Il ne reste donc rien de ce jour là. Rien, sauf que la veille un septuagénaire s’est noyé en début de soirée. Sur une plage devant laquelle je passe régulièrement et où il m’arrive parfois de me baigner en fin de journée. Ce jour là, en lisant la nouvelle, j’ai cru un moment qu’il s’agissait de moi. Il n’en était rien.
8 commentaires à propos de “#anthologie #38 | pour la faire courte”
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Et c’est un grand soulagement. J’ai beaucoup aimé les mondes de ta #37 également.
Merci Emmanuelle. Pour moi aussi soulagement. Trop chaud pour les versions longues.
Et toujours ce detachement apparent. Merci Ugo
Mais, je croyais que tu portais la barbe
Sacré farceur de Buck Mulligan
JM
Merci Elise, merci Jean-Marie. Faut en effet se méfier des apparences. Rendez-vous au pub pour se boire une bière.
….de l’art de la brieveté au service de l’imaginaire. Respect. Merci!
De la mise en abime d’un faits divers; surtout de l’art de la brièveté (c’est le mot) , un coup de fleuret .
« je choisis de me raser en plein air, un miroir de fortune inséré entre les pierres d’une tour en ruine. » pas si mal – ça peu suffire à justifier une journée (en le vivant pleinement)