#anthologie #38 | dimanche

En vrai il vaut mieux disposer d’une bonne connexion, sinon le monde s’en va (à vau-l’eau) et ne bouge plus. À Internet (avec une majuscule), la connexion. Pour mener la recherche sur cette date, laquelle fait partie, au fond, des cinquante-cinq autres qu’on cherchera sans doute à éclairer pour mener à bien ce travail de bien nommé Romain (les effets sont nécessaires à l’écriture comme à la chanson) – cette date de cette année-là (par ailleurs disons, le onze mars précédent, disparaissait Claude François, et le neuf octobre Jacques Brel) (ça dit quelque chose ?).
Je ne résiste pas : ici le hit-parade des passages en radio de cette semaine-là

(la source vaut ce qu’elle vaut)

Mais ce jour-là était un peu orphelin (ils le sont tous, je remarque, il s’y passe pour tous des événements – le trente janvier, Damia mourut (ici ça dit quelque chose ? non plus ? – tombée, tombée sur les voies du métro mais je ne connais pas la ligne) – mais on ne fait pas dans l’année) (seulement dans le jour) et ce jour-là, donc, était un dimanche (Sombre dimanche : une chanson de Damia, (suicidogène en disait-on dans l’entre-deux guerres) reprise par Billie Holiday) – j’ai sur le bureau un calendrier de cette année-là – j’ai fait tourner en boucle le BWV 974 pour m’apaiser – il a beau être tôt, je suis fébrile : une autre incise serait je hais les dimanches (Gréco/Piaf/Aznavour) (ah oui quand même) mais je m’égare, pardon c’est aussi que ce jour-là (sic)

C’est à Londres que s’est tenu le concert historique réunissant la fine fleur du rock alternatif anglais, au nom du mouvement Rock Against Racism

Lors d’un concert à Birmingham, Eric Clapton – grand guitariste devant l’éternel, mais politiquement conservateur –, ivre, déclare son soutien à Enoch Powell, un homme politique anglais d’extrême droite, chantre du combat contre l’immigration en Angleterre.

On l’appelait slow hand et on en était assez baba (ça ne se dit plus) (il est de 45 – il a peut-être (mais rien n’est sûr en ce bas-monde) changé d’avis – on peut être abruti un jour et moins le lendemain – ignoble le samedi joyeux le dimanche – versatile pourquoi pas ? Faut-il donc à son égard se montrer charitable ?) (je m’égare à nouveau) les choses sérieuses de ce jour-là (sérieuses en ce qu’elles concernent ce qui est recherché – il est vrai qu’on n’en aura jamais fini) s’inscrivent au journal (organe de la bourgeoisie, certes, centre-droit disait mon père qui allait l’acheter au kiosque, le soir, vers sept heures, en bas de la tour dite Perret) (cependant, ce jour-là de cette année-là, il y avait six ans qu’il avait disparu – je l’aime toujours); paraissant vers une heure en capitale (et dit alors (encore aujourd’hui, (peut-être sans doute) de référence) : j’en retiens deux

UN CADRE DE FIAT EST BLESSÉ PAR LES BRIGADES ROUGES
Turin trois jours avant, Sergio Palieri

Turin (A.F.P.). - Un cadre de la société Fiat a été blessé aux jambes, ce jeudi matin 27 avril, à Turin, par plusieurs inconnus.

M. Sergio Palieri, trente-neuf ans, qui dirige le secteur carrosserie de Fiat, a été touché par plusieurs balles alors qu'il sortait de chez lui. Ses agresseurs, au nombre de trois ou quatre, se sont enfuis vers l'extérieur de la ville. Peu après l'attentat, celui-ci a été revendiqué par les Brigades rouges.

Comment veux-tu que les choses avancent ? Je veux dire les négos ? On ne négocie pas un revolver sur la nuque. Si ? Enfin je ne crois pas. Je n’en sais strictement rien, j’imagine. En tout cas, voilà quarante-cinq jours que la détention dure. Moro sait qu’il va mourir, il a indiqué à ses pairs qui, tous ou presque, l’ont trahi, que lors de ses funérailles il ne veut de personne d’entre eux; seule sa famille proche et ses amis (ses vrais amis). De personnel politique : zéro. De pape : foutre. Inéluctablement. Ce jour-là, Moretti téléphone à Eleonora, l’épouse devant dieu et les hommes de Moro, pour lui signifier que son mari est sur le point d’être exécuté : elle DOIT faire quelque chose et vite (appel téléphonique de terreur pour elle…). Ce jour-là encore mais à Paris, François Mitterrand non encore président (mais presque vainqueur d’élections législatives) reçoit Bettino Craxi, son homologue italien – secrétaire du parti socialiste, Craxi est (pratiquement) le seul à tenter de sauver la vie de Moro (plus tard, il sera président du conseil des ministres d’Italie – plus tard encore convaincu de corruption, il ira s’exiler en Tunisie où il mourut au début de ce siècle) . Mitterrand l’assure de son soutien (cette rencontre ne figure pas dans l’organe consulté : ce doit être trop socialo-socialiste pour cette rédaction).
On trouve surtout un texte magnifique :

Éloge de l’anti-héros

Par M.-A. MACCIOCCHI

dont on donnera l’entièreté en lien (je suppose) (yes it is) – rédigé par Maria Antonietta Macchiocchi donc, laquelle est une figure (elle est de 22) du parti communiste avant de devenir farouche maoïste. Quelques uns de ses mots :

CELA semble scandaleusement vrai. Aldo Moro n’a pas envie de mourir. En vertu d’une conception soldatesque de la politique, les faucons lui enjoignent une mort héroïque. Ils rêvent du biblique sacrifice d’Abraham. L’apothéose de l’exécution pour la bonne cause, comme dans les tableaux de Goya mort, la chemise blanche ouverte, celle qu’on lui a vue sur les deux photos prises par ses démoniaques geôliers. Criant sous les charges des fusils  » Vive le compromis historique !  » Une dernière fois. Étrange effet d’entendre exhorte: un homme d’État à l’héroïsme grandiose, tant d’autres hommes d’État habitués aux lâchetés du pouvoir, au viol de la démocratie, au népotisme, aux intrigues, au pillage de l’argent public.

Portrait rapide des tenants de la démocratie-chrétienne et du parti communiste.
Le lendemain sera, comme à l’accoutumée, un lundi et presque partout, dans le monde disons occidental, on fêtera par des défilés (unitaires ou non) et des manifestations (joyeuses ou morbides) le travail.

A propos de Piero Cohen-Hadria

(c'est plus facile avec les liens) la bio ça peut-être là : https://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article625#nb10 et le site plutôt là : https://www.pendantleweekend.net/ les (*) réfèrent à des entrées (ou étiquettes) du blog pendant le week-end

6 commentaires à propos de “#anthologie #38 | dimanche”

  1. Je tombe un peu des nues. Je n’aurais jamais imaginé que Damia ait pu connaître et les débuts du discours et les débuts du mouvement punk. Je ne sais pas si elle est morte à cause de ça ou d’autres choses un peu plus grave. Merci de nous replonger dans cette année qui paraît si proche finalement alors qu’elle s’éloigne quand même de moi. Bonne journée

    • Les débuts du disco je voulais écrire. Le correcteur orthographique de mon téléphone m’a tué. Et il faudrait relire avant d’envoyer un commentaire. Je ne l’ai pas fait 🤪

  2. Vincennes Octobre 1970
    Séminaire de M.A. Macchiocchi…. Question : « faut-il accepter les hommes dans ce séminaire ? » Réponse au bout d’un trimestre de débats : »NON ». Je sors avec mes (?) semblables (?). Coupez !
    Merci Piero, viva Vincennes !
    JM

  3. Sombre dimanche c’est aussi le titre du roman d’Alice Zeniter (2013) et l’on y chante Sombre dimanche mais dans une autre version encore

  4. OUI pour la citation (et j’avais oublié donc retrouvé intacte ma déception Craxi, faut dire que j’étais dort naïve, je finissais de me débarrasser de mes liens « droite morale »)