Je vis la promesse de la mer de Libye au sortir de la gorge de Samaria et le beau visage de la vieille marchande de bouquets d’origan. Elle demandait quelques drachmes de plus pour se laisser photographier. Un seul dans notre groupe fit semblant de ne pas comprendre et lui vola son image. Sur le bateau, il prit cher, entre Agia Rouméli et Sfakia, très cher.
Je vis tous les branchages et les troncs d’arbres qui faisaient barrage sur la route de Thio. A la sortie de Bouloupari, les militaires avaient dit que c’était à nos risques et périls. La bouteille de gaz au milieu de la route marquait la fin du voyage. A peine le temps de faire quelques images de la menace. Le visage masqué par une écharpe mauve qui contraste avec la végétation, le tireur embusqué se laisse apercevoir. Il identifie le logo de la chaine collé sur la caméra. Ne revenez pas dit-il.
Je vis les roulements de la mer à l’ouest qui tirent vers le large et la rivière traversant la plage comme sortie d’un dessin japonisant. L’enfant et son père avancent dans l’eau. Ils ne savent rien du danger. Ils n’ont pas écouté les avertissements.
Très beaux textes. J aime leur brièveté qui laisse le lecteur dans le flot imaginaire que vous initiez. Merci Ugo .
On est avec toi dans ces histoires et ces lieux, merci Ugo
Merci Carole, merci Nolwenn de vos passages et de toutes vos écritures.
tout (deuxième des textes lus, ça tombe comme ça, écrit pour cette proposition que viens de lire vite avec un gros point d’interrogation flottant au dessus de moi) tout donc et englobant quasi tout (sauf le frisson au centre) « les roulements de la mer à l’ouest qui tirent vers le large «