j'ai des ennuis de format - et de police (ah la police) - je le pose quand même, je rectifierai de retour à Babylone (je ne suis pas trop certain de la facilité de lecture (plutôt à peu près certain des difficultés de lecture, oui), alors avec mes excuses)
Lors d’un précédent atelier, il était écrit en codicille :
Ça ne se terminera d'ailleurs pas ici. Il y aurait d'autres développements à expliciter, d'autres personnages bizarres peut-être; d'autres portraits à tracer (beaucoup de choses ont déjà été faites et dites et écrites et reproduites - j'abonde donc dans la diétrologie, en un sens). La figure d'Aldo, tout comme celle d'Eleonora (sa femme, qui déclarait :"
Se lei sapesse com’è sporca la verità di questa storia, forse sarebbe meglio lasciar fare a Dio » (si vous saviez à quel point la vérité de cette histoire est sale, peut-être vaudrait-il mieux s’en remettre à Dieu), celle du petit Luca (qui aujourd'hui, doit avoir près de cinquante ans) et de bien d'autres encore…
Eleonora est morte il y a quelques années. Le meurtrier d’Aldo Moro, s’il en est un qui a appuyé sur la gâchette, ils sont tous et toutes coupables de ce meurtre, le meurtrier donc est vivant quelque part, en liberté surveillée, peut-être va-t-il chaque soir dormir en prison. La plupart des acteurs et actrices de ce drame, de cette tragédieorchestrée par les « grands » de ce monde est décédée. Kisinger est mort, avant hier, à cent ans : qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire ? Jimmy Carter est oublié et ses cacahuètes aussi – il est mort il y a quelques temps. Brejnev et l’Union des Républiques socialistes soviétique ont échoué : un alcoolique plus un cynique plus tard se trouve à la tête de ce qui reste de cette « union » le chef de l’espionnage d’alors, peut-être plus cynique encore (pour ce qui est du recours à l’alcool, il ne semble pas – plus riche ? c’est possible). L’Italie est telle qu’en elle-même : au pouvoir (plus ou moins fantoche) se tient deux générations plus tard et dans un genre différent un fascisme du même ordre que celui d’il y a... un siècle (de la même famille...). Il fut pendu par les pieds, mais ça n’a pas suffit. L’histoire ne bégaie pas disait je ne sais plus qui mais Fernand Braudel (dans les années 80 du siècle 20 de cette ère) racontait quand même que d’ici un siècle l’affaire Aldo Moro ne dira plus rien à personne ou quelque chose d’approchant (les conditions techniques de la rédaction de cette voix off ne permettent pas de vérifier et d’apporter et rapporter l’exacte parole de l’historien) (les parenthèses seront supprimées plus tard - ou rectifiées) (en tout cas, certaines). Peut-être. En tout cas, Eleonora avait-elle raison ? S’en remettre à qui, exactement ? S’il y a quelque chose de sûr, c’est que d’ici la fin du siècle prochain (le 22, par exemple) nous serons tous, et toutes, réduit.es à l‘état de poussière. Pour un Berlusconi (grande classe, successeur d’Andreotti) qui se déhanchait mimant la sodomie derrière une policière verbalisant une voiture mal garée, c’est fait ; pour un Elon Musk, le prénom de ses enfants (les malheureux) et son ixe abject ; un Trump attrapant qui il peut par où il peut ; un Johnson Boris cognant à poings fermés la figure de son épouse ; ou un Bernard Arnault et ses milliards (de ses frasques nous ne sommes guère avertis, sinon que son yacht à cent cinquante millions stationne à Chypre ? Malte ? quelque part ?), il n’est pas douteux que ça viendra. Cela nous rassurerait-il ? Pas vraiment. Pas totalement. Ce n’est après tout ici que l’histoire d’une trahison : il était une fois un type qui avait voulu tenter de parler et d’écrire pour que l’humanité devienne moins mauvaise ou tout au moins, moins lâche et plus solidaire : qu’au moins sa vie soit épargnée. Eh bien non : il a fallu, il a bien fallu qu’on la sacrifie. Comme disent mes contemporains : « mais y sert à rien, lui ». Non, Aldo ne servait plus à rien. On ne dit pas, puisqu’on en sait rien, que laissé en vie, il aurait accompli un dessein plus généreux. Ni plus humain, non. Mais quelque chose en aurait-il été changé, on peut au moins l’imaginer. Les procès se sont succédé, les coupables ont été châtiés : sans doute, pour partie. On voudrait juste indiquer ici que, des attentats de piazza Fontana (décembre 1969, 12 morts plus de 80 blessés), de la voiture 5 du train Italicus (74, tant morts et tant de blessés), de la gare de Bologne (août 80, près de 100 morts, plus de deux cents blessés) jamais personne n’a été reconnu coupable (ni (trop) recherché); Aldo Moro est mort, son escorte (cinq policiers) détruite le jour même de son enlèvement : deux poids, deux mesures ? Les chiffres qui d’habitude entrent dans un compte macabre pour peser de tout leur poids sur une vérité établie ici ne nous apaisent en rien. « Si on savait à quel point la vérité sur cette histoire est sale… » oui, sans doute, oui mais pas que sur cette histoire-là...
« d’ici un siècle l’affaire Aldo Moro ne dira plus rien à personne ou quelque chose d’approchant » peut-être que je ne comprends pas tout, mais je l’entends, et tout ce qui s’ouvre avec elle, et elle me dit qu’elle est là cette histoire. Merci
l’histoire ne bégaie sans doute, certainement pas, mais elle joue les déclinaisons d’e quelques shémas
(J’ai rencontré les mêmes difficultés de format (je le lis ici (je le dis ici)
« il était une fois un type qui avait voulu tenter d’écrire » je souris (ce type c’est celui qui écrit ce texte (vertigineuse mise en abyme)
Ecrire sur Aldo Moro c’est écrire sur tous les cris de liberté réprimés. Il faut le faire, et tu le fais superbement bien ! Merci pour ce texte magnifique !