Gare de Cannes, avril 1915. Les autorités de la ville et les propriétaires des hôtels répartissent les réfugiés qui viennent d’arriver dans les établissements. Marche jusqu’à l’hôtel Beau-Séjour. Les valises suivent, transportées par des carrioles. Rues grouillantes de militaires, réfugiés et autochtones. Après quinze minutes de marche, face à eux la Méditerranée. L’hôtel est à une centaine de mètres dans une rue perpendiculaire à la mer.
VOIX OFF Après ce long périple d’une semaine de voyage entre Pontfaverger Marne et Cannes sur la Côte d’Azur via la Suisse, Léonie, quelles sont tes pensées en voyant enfin l’hôtel ?
Léonie D. : je rêve de dormir dans un lit pendant des jours et d’essayer de ne penser à rien ni à personne.
Camille C. : cette nuit tu auras un vrai lit, un potage et des pommes de terre.
VOIX OFF Un siècle plus tard, je découvre sur internet une publicité pour l’hôtel Beau-Séjour datant d’avant la guerre. Sur l’affiche bilingue français anglais, on lit : Hôtel de premier ordre dans une des plus belles et des plus salubres situations. Le paysage environnant, la mer, l’Estérel, les Iles, les Alpes et la ville. Richement meublé et décoré. Salons de lecture, de conversation, de billard, fumoir, ascenseur, courts de tennis.
Hall de l’hôtel, avril 1915 : toutes les langues et les patois se mélangent. Les patois des Français du Nord, ceux des méridionaux, des disputes éclatent pour la répartition des chambres.
CC : nous partageons la même chambre, il n’y a pas assez de place pour tout le monde.
LD : Madame C, demain je voudrais écrire à mes parents.
CC : Regarde sur la table, tu trouveras du papier aux lettres. Je vais essayer d’avoir des nouvelles du pays.
VOIX OFF Elles espèrent rencontrer des réfugiés qui auraient des nouvelles de leurs proches. Je poursuis mes recherches sur internet. Plus de trace d’un hôtel Beau-Séjour à cet endroit.
(en même temps – comme on dit aujourd’hui – lire et écrire c’est (presque) la même chose) peut-être qu’il a disparu avec l’ancien palais(j’ai pensé à ce film (avec noiret et azema) j’ai oublié le titre…) (« la vie et rien d’autre » il me semble)
Oui lire et écrire c’est la même chose… merci pour le commentaire, et la référence du film que j avais complètement oublié ! Vais le revoir
Merci Isabelle, j’ai beaucoup aimé votre texte et ce dialogue, bravo !
Merci pour ce retour Clarence car j’ai hésité à le publier…
C’est très prenant, évidemment ça donne envie d’en savoir plus. Beaux dialogues. Bravo !
Merci Françoise, à suivre peut-être avec la 36 qui vient d’arriver….
Dans ce décor Léonie s’anime et pourtant, tu l’écris, « Plus de trace à cet endroit » L’affiche publicitaire tient lieu de mémoire. D’autres tentatives ?
Merci pour ta lecture fidèle Cécile. Oui d’autres tentatives en mettant tout ces textes (Léonie) bout à bout et avec la 36 !