Vous parlez d’une histoire. Quoi ? Vous n’êtes pas au courant ? Au courant de quoi ? Trois qu’elles étaient. Une debout. Deux assises. Ça formait un triangle. Sous les arbres. La mer miroitait et scintillait pendant ce temps. L’incendie. Cette nuit. Ravagé. Les visages frisaient et les yeux s’agrandissaient. De surprise ou d’incompréhension. Ça se mêlait. Comme les voix. Dis-nous. Où ça ? Quand ça ? Ça craquait de toutes parts. Les fils électriques il parait. Et ça crépitait. Et les pompiers. Raconte dans l’ordre. On comprend rien. C’est une voisine du quartier qui m’a dit. Elle y était. Tout le monde a cru que ça brûlait chez Théodore. Et puis non. Théodore avec ses bouchons, il a rien entendu. Il s’est réveillé parce que le ventilateur ne tournait plus. Et qu’il avait chaud. Tu parles. Le triangle gloussait. Un feu d’artifice les fils électriques. Le lendemain, à la place un grand trou. Ce qu’il a vu et qu’il raconte depuis. Mais où ? Quoi ? Le monastère Saint-Antoine. Ravagé par un incendie. Reste plus que la dalle et la statue de Saint-Antoine. Un signe de croix et un regard vers les nuages. Quand ça ? Cette nuit-même ? Ma sœur m’a rien dit. Elle habite la ruelle pourtant. Vous ne vous parlez plus. Quand même. Un incendie criminel ? On raconte que c’est Alain. Vous savez. Le squatteur ? Fallait que ça arrive. Il a disparu du quartier. Il osera plus paraitre. Tu parles. Si c’est pas malheureux. Et pendant ce temps, la mer miroitait et scintillait. Et l’air grillait.
2 commentaires à propos de “#anthologie #34 | vous parlez d’une histoire”
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dialogues , voix éparses réunies, un récit se construit, paysage et figures. Un bloc en fusion. Merci
merci Nathalie ! oui, je tisse, je tisse, j’épaissis, sans savoir vraiment où tout ça me mène. Je m’accroche et repars en lecture dès que je peux ! A très vite !