Horizon ocre rougeoyant, ocre de lave sous les pieds, ocre perlé de sueur, ocre cassant de fémur, ocre bien ou mal manipulé, ocre vertébral. Descente horizontale. Une seule ligne, n’en choisir qu’une seule, la tenir. Prise la ligne pour seul horizon. Creuser. La foulée décisive, un cran plus loin. Cri du souffle, se perpétue dans l’ocre rouge de la piste. Persistance du cri dans les tendons, loin la tessiture dans les fibres, le feu de la foulée. Ocre le cri. Ocre morsure de la piste. L’à peu près musculaire. Crissement de la chaussure en dérapage, déplier, déployer à hauteur d’épaule, délester la fatigue, la faire glisser. La faire ramper dessous. Arpenter plus longues distances sans crainte de l’ocre. L’enjambement, la jointure. Il faut savoir sauter. Se dessine un essaim dans l’air. Un essaim de poussière qui se respire aux pieds. Le tracé comme l’empreinte. Sur la piste se dessine une prière. Égrener rosaire sableux, ses graines d’ocre. Graines de fièvre où pousse la passion et les médailles. L’œil boit son ocre et rêve, aplanit l’obstacle. L’œil erre et respire. Air d’ocre, opaque, qui claque les poumons comme une voile. Vent accélérateur de particules d’ocre. Dans l’air, l’odeur des victoires. Alentours de carrières de verdure. Visages de pierre. L’ocre aussi sait sourire.
Le feu de la foulée.
Ocre le cri.
L’œil boit son ocre.
Merci Delphine