… pointé le fusil sur l’officier, n’ai pas tiré, je refuse les doigts sur mes bras comme des serres je refuse la cour martiale je refuse votre règlement vos certitudes la trahison je refuse la honte, je refuse toutes vos bonnes raisons
Je refuse demain sûrement j’aurai peur je refuse et puis ils tireront. (#anthologie 9 | Pour l’exemple.)
Matin froid seul misère matin si froid. Matin misère mur percé carré blême. Carré rayé traits droit carré rayé croix. Nuit solitaire doigts crispés peur matin tellement si froid. Matin carré blême mots tendus vers toi. Il attendra hurlant dedans il attendra les bruits. Matin dernier froid matin dernière nuit matin dernière fois. Matin cour fermée froid murs rectangles écaillés. Il attendra les pas il attendra la clé il attendra la voix. Dedans hurlant misère cœur tapant fou voilà trois peut-être quatre. Voilà les pas voilà la clé voilà trouble la voix. Dernier matin froid dehors hurlant dedans. Quatre lève-toi. Deux derrière deux devant.
Matin dehors matin simple matin froid. Il entendra noyée feu la voix. Il terminera corps en bas rectangle écaillé. Corps tas bientôt froid.
Wouah ! percutant…
Merci Marlen. M’a fallu bien du temps avant.
tellement puissant et cette avant dernière phrase qui glace « Il terminera corps en bas rectangle écaillé »
Merci Cécile. La « folie » de cette forme proposée par François, à chaque (re)lecture de nouvelles permutations et sensations apparaissent, bien sûr malgré moi !
Magnifique ce texte ramassé qui dit tout si bien. Bravo.
Merci ! c’est si important d’être lu ! J’irai vous rendre visite très vite !
Très fort.