Corps alangui pierres chaudes et filet d’eau glisse chante. Lenteur des femmes les corps allongés sur les pierres chaudes. L’eau coule corps chauds corps nus les cheveux sur les yeux tête basse les épaules abattues. Corps terrassés abandonnés tournés et retournés. Les corps frottés comme s’ils étaient ceux d’enfants dans la musique des étoffes mouillées sur la pierre. Ils tombent les corps sans bruit à l’intérieur une chute sans fin. Une chute molle. Corps la nuque capitule. Corps le souffle devient profond. Corps ronds frottés massés lavés d’eau chaude dans l’odeur du savon noir et du rassoul . Le temps coule avec l’eau. Il glisse sur la peau. Poids de la pierre les corps lourds de pensées à déposer. Ils suintent des corps des pensées. Elles s’extirpent des corps lissés caressés du kessa la peau morte retirée. Paix des femmes souffle des femmes ventre des femmes seins des femmes reins des femmes peau chaude des femmes dans la musique des bols de cuivre contre la pierre. Échos des bols en cuivre contre la pierre. Chuchotements bruits sourds lourds d’eau chaude sur les corps dans le parfum de bois de cèdre et de santal. Je suis dans le sérail couverte de boue d’argile dans la chaleur humide des pierres un dôme étoilé au-dessus de ma tête. Je suis dans un ventre rond et chaud qui accueille les corps les retranche de la ville puis les lui rend avant de les avaler encore. Je suis offerte.
D’une magnifique sensualité Gilda ! Cette déclinaison du corps et puis l’apparition de la première personne, du « Je » qui vous saisit, c’est très beau ! Merci !