#anthologie #33 | Chasse aux papillons

Blanches pierres clarté debout sanctuaire. Éblouissant éternel sacré tour dressée. Mollets nerveux culotte courte enfance. Pas à pas montée effort impatient chaleur été trop de souvenirs. Éclairage précision contours cylindre inviolable. Il regrimpera filet pas épuisette yeux verts aguets chasse cœur battant. Sans bruit papillon beau tellement beau. Géométries couleurs vitraux fascinant tant de souvenirs. Seul fier cachette inviolable vieux moulin abri tutélaire ailes disparues volées flambés macahons Souvenir précieux.

Chimère du crépuscule qui dissipe les chimères et l’autre dite lumineuse

À insérer dans ma contribution 22

Lalande

Pâques 1962

15 heures

La rue

Prenons la rue telle que je l’ai découverte en 1962, à bicyclette, dans le sens Valence d’Agen – Cahors. À son début une route qui part à droite gravit un coteau en passant devant une ferme ; le panneau indique Le Groulet…. Tout en haut, une tour cylindrique en vieilles pierres

Ou dans ma contribution 7

L’intérieur de la pièce s’obscurcit de minute en minute, mais à travers les fenêtres, le jardin et, au-delà du jardin, là-haut, au sommet du coteau, le ciel se met à flamboyer, embrasant les pierres du vieux moulin. C’est un triomphe, une apothéose, le bouquet d’un feu d’artifice. Les nuages baignés de lumière dessinent des tableaux vivants et chimériques. Les Fireworks de Haendel qui seraient silencieux ! Car toute à la contemplation de la beauté, elle n’entend aucun des bruits de la maison.  Le ciel se pare de couleurs chaudes et vibrantes. L’or, l’orange, le rouge se mêlent aux roses et aux violines et descendent la côte pour éclairer le jardin, dans lequel les ombres s’allongent. Les oiseaux filent dans l’incendie pour rejoindre leurs abris nocturnes. Alors, elle voit que la lumière dorée ruisselle dans la maison et magnifie le bronze sur l’homme debout — un écossais brandissant à bout de bras un trophée de chasse. Plus profond dans la pièce, c’est le cadre doré du tableau au-dessus la cheminée qui s’orne de taches phosphorescentes. Alors une lumière ineffable pénètre jusques aux tréfonds de son être. Instant de jubilation, d’extase, d’arrachement au temps et à la mort pour célébrer la vie. Le spectacle éphémère prend fin. Elle ne distingue plus le moulin. Une douce tranquillité s’installe.

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A propos de Emilie Kah

Après un parcours riche et dense, je jouis de ma retraite dans une propriété familiale non loin de Moissac (82). Mon compagnonnage avec la lecture et l’écriture est ancien. J’anime des ateliers d’écriture (Elisabeth Bing). Je pratique la lecture à voix haute, je chante aussi accompagnée par mon orgue de barbarie. Je suis auteur de neuf livres, tous à compte d’éditeur : un livre sur les paysages et la gastronomie du Lot et Garonne, six romans, un recueil de nouvelles érotiques, un récit hommage aux combattants d’Indochine.

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