Lit, vrai refuge, d’aussi près masse ouatée. Murs quatre et le corps seul. Rien qui bouge.
Murs quatre blanc-craie et corps à la renverse. Vrai refuge. Lit. Livres. Feuilles volantes. Pas de bruit. Lunettes.
Jour noir bleu sous verre. Bris de lumière alternatif dehors.
Comme au temps de balbutiement long corps nu à la renverse.
Rien qui bouge encore : œil calme sec. Lit. Vrai refuge.
Long corps nu d’os et de chair, tête au chevet gris cendre : rêves ne furent que mort-vif avec bruit de cendre et dents.
Lit. Masse. Long corps nu dessous. Ouaté.
Bleu noir ciel dehors, un peu d’or. Rien qui bouge – vrai refuge – ou à peine chien.
Mais chant ou quoi qu’est-ce quoi : là c’est fort. Trop. Long corps nu d’un coup, cœur battant, debout. D’un coup debout seul. La rue sous verre.
Long corps s’étire. Long corps sans prise avec le jour, seul, s’étire. Long, nu, seul, de bas en haut se tire : froissement de chair et d’os.
Long corps là pas là.Seul
Un pas. De deux à trois. Et chien dehors.
oh fortes et subites bribes de l’éveil ! La rue sous verre et à peine chien !
« Jour noir bleu sous verre » « Bleu noir ciel dehors, un peu d’or » en cinq ou huit mots deux petits tableaux d’un immense paysage ciel. Et chien dehors pour le mouvement. Merci Nathalie.
refuge ouaté et chien dehors
dehors dedans
solitude froissement de chair
avec toi Nathalie
Mots phrases. Comme cet exercice me parait difficile, inaccessible. Et vous, si bien, si aisément, comme un fleuve de phrases cachées dans quelques simples mots. Admiration.
« Long corps là pas là. Seul
Un pas. De deux à trois. Et chien dehors.
Merci Nathalie. Et merci de m’ouvrir ainsi à Beckett.
invitation à l’inertie et au silence avant le bel étirement, merci!
Jacques Cecile Françoise Ugo Catherine. Merci de vos pas dans la chambre Étrange d’aller se couler dans « Beckett « ce sont des exercices qui font voir et entendre des choses. Bien de visiter une forme étrangère. Et de toucher en creux ce qui manque et quoi écrire ( et d’être un peu désespéré(e)) de ne plus savoir quoi ni comment . Merci
Le paysage du lit, du corps, de l’intime et du dehors, c’est très beau.
Merci beaucoup Laure
« Toucher en creux ce qui manque et quoi écrire » (dans ta réponse aux commentaires), c’est exactement ça. C’est fort, je trouve. C’est enlever la chair et jouer avec l’os. Déstabilisant. Merci (et oui, je vais garder le carnet de glace, pour laisser le pouvoir aux coquilles)
Superbe coquille et avec un petit S promesse de miroitements . Merci du passage Jean Luc .