La ligne 9 relie la gare de Sartrouville à la gare d’Argenteuil. L’attente du bus de la ligne 9 se fait devant la gare de Sartrouville. Les personnes qui attendent forment une ligne irrégulière tout le long du trottoir prévu pour l’attente, une ligne de personnes aussi longue que le bus lui-même qui est composé de deux compartiments rattachés l’un à l’autre par un accordéon en caoutchouc. Le bus s’extirpe des rues étroites du centre ville pour arriver sur les berges de Seine. Les maisons à droite de la rue sont cossues. Certaines sont même ornées de petites tours. Le bus de 7h30 est souvent handicapé par la petite voiturette des jardiniers de la ville qui arrosent les parterres de fleurs qui ornent la route à cet endroit. Cette année ils ont planté des fleurs sauvages et des herbes folles qui donnent un air de Normandie à la berge. À sept heures du matin, le bus est surtout peuplé d’hommes noirs qui sortent tous au même arrêt juste un peu avant d’arriver à Argenteuil. De hautes tours cachent les berges de Seine. Le cahot du bus indique qu’il passe les railles. Un panneau à bordure rouge indique le début d’une nouvelle ville, toute collée à l’autre. Le bus n’est alors emprunté que par une poignée d’utilisateurs pendant deux-trois arrêts, les deux-trois arrêts qui jouxtent les deux villes. Le camion qui ravitaille le G20 du côté gauche de la rue oblige les voitures à le contourner. Personne ne klaxonne. Le bus de 7h45 est peuplé de mères avec leurs enfants qui sortent par petites grappes tous les cinq arrêts (toutes les écoles, de la maternelle au lycée, semblent disposer tout le long de la ligne 9). Les deux compartiments de bus se trouvent alors souvent bouchonnés par trois poussettes adroitement parquées parallèlement les unes aux autres. Les poussettes obligent une entrée et une sortie du bus ordonnées et méthodiques. Le café-khebab-boulangerie est déjà ouvert et deux trois hommes prennent un café, un bonnet sur la tête et une légère veste sur les épaules. Des jeunes traversent la route après être sortis du bus pour rejoindre leurs amis au chaud dans la laverie.