Lieu : Marmande, Lot-et-Garonne.
Date : 31 décembre 1999
Sujet : évident.
La télévision n’est plus celle qui stridulait lorsque l’on déplaçait le potentiomètre pour augmenter le volume. La tour Eiffel scintille. Compte à rebours ; feux d’artifice. Maman, tonton Alain et mamie H. sont là. Papa et papi J. aussi, certainement, mais ils se montrent toujours discrets lors de ces évènements. On ouvre du champagne, on plonge le petit doigt dans les flûtes avant de l’appliquer derrière le lobe de l’oreille, pour l’argent. On s’embrasse et, un instant, la pudeur laisse place à des gestes maladroits. On a mangé un assortiment de gâteaux apéritifs ségrégés dans quatre petites boîtes en plastique carrées liées entre elles pour en former une grande recouverte d’un opercule rouge, des huîtres, du saucisson, du foie gras. La vague ombre du bug n’inquiète personne.
On sort pour aller chez Alexandre. Boules blanches des lampadaires du parking ; froid sur le visage ; odeur de la nuit. On s’embrasse de nouveau. On se souhaite une bonne année et, surtout, une bonne santé. Christine a acheté du mousseux à la pêche et du Champomy pour Alexandre et moi. Les adultes discutent dans la cuisine pendant que nous jouons au ballon dans le salon. Il est minuit passé, nous sommes excités comme des puces. La lumière marque les jaunes et les marrons. Demain, on se dira au revoir avec Alexandre. Je serai assis à l’arrière de la voiture, à côté des manteaux, et lui, debout sur le trottoir, puis sur la route.