Paris, 25 juillet 2024. Un homme portant un polo rouge photographie un camion de pompier. Des barrières de toutes sortes, des barrières, des kilomètres de barrières. Les gens dans la rue déambulent tranquillement, personne ne court dans tous les sens. Les rues et avenues paraissent désertes par rapport à l’affluence des autres jours, on se croirait un week-end du quinze août. Des petits bateaux beiges transportent des soldats sur le fleuve tandis que l’on s’affaire sous les ponts à garantir la sécurité de l’événement. Cela n’arrive qu’une fois tous les cent ans, dit-on comme on parlerait du passage d’une comète. Les verres et bouteilles sur le plateau survolent la salle, les pales d’un ventilateur tournent lentement au-dessus des têtes, un homme fume un épais cigare, assis sur un banc, une dame promène son chien. Un hélicoptère stationnaire. Un musicien gratte un air gypsy, la station de métro est décorée de film plastique, elle est fermée pour votre sécurité. Les langues se mélangent, on ne sait pas ce qui se dit. Une voix électronique : Attention à la fermeture des portes, opération de nettoyage en cours. Devant les toilettes publiques, une file patiente. Il fait lourd, demain peut-être qu’il pleuvra. Ils ont annoncé de la pluie dans la matinée, mais pas dans la soirée. On ne sait pas trop qui sera là. Oui, Lady Gaga est arrivée aujourd’hui. C’est ce qui circule dans les couloirs, on m’avait dit Madona, non, c’est Lady Gaga. Céline Dion chantera certainement en playback avec sa maladie, il paraît que cela attaque les cordes vocales. Je connais quelqu’un qui a un ami qui lui aurait dit qu’il a payé deux milles quatre cents euros pour assister à la cérémonie. Le ticket de métro est à quatre euros, ils ne rebaisseront pas le prix après, c’est sur. Quatre-vingt-dix kilomètres et cinquante-cinq minutes plus tard, à la sortie de la gare, murmures, interrogations, en haut de l’escalier, un cordon de gendarmes, toutes les pièces d’identité, toutes, sans exception.