Une orange comme posée en suspens sur le plateau nacré, une orange orange détachée de la pâleur du rectangle blanc, une orange ronde comme une orange, légèrement aplatie à la base et sur le sommet, ronde comme la terre mais immobile alors qu’un souffle de vent la caresse et qu’on aimerait la voir tanguer, la voir glisser, la voir rouler, la voir s’échapper, la voir tomber ou alors la voir s’envoler, la voir flotter, la voir tourner sur elle-même, la voir inscrire sa courbe autour du soleil, la voir pivoter dans un jour/nuit infini avant de fendre l’écorce pleine de jus, de liquide doré sous la membrane fragile – quand l’acidité trop marquée fait frissonner dans l’éveil frais d’un matin d’été.