Il fallait bien que je dorme. Il fallait bien le déranger pour qu’il arrête le bruit de l’eau au-dessus de ma tête. Il fallait bien qu’il me change de chambre puisque l’eau coulait, coulait, coulait sans discontinuer.
…et toujours une chose après l’autre la force de faire face. La force toujours, quitte à se terrer entre les quatre murs d’une chambre d’hôtel pour fuir le monde et arrêter le temps à défaut de pouvoir arrêter l’eau qui coule, qui coule qui coule.
…pour qu’il ne se passe plus rien d’autre que ce dont on a la maîtrise, le moment où on va se décider à ouvrir la porte, la fermer à clé derrière soi, descendre les marches en se rappelant qu’on foule un tapis d’Orient.
…l’Orient.
Les habitants étaient nombreux, extrêmement nombreux. Des vêtements usés pliés à la vente sur des trottoirs aux pieds d’hommes assis sur des tabourets bas et des voitures poubelles qui nettoient toute la ville. Des bars où l’on sert de l’alcool devant des matchs de foot sur grand écran et des femmes voilées de lourdes étoffes noires. Elles ont de larges cernes sous les yeux et le teint jaune. Des chats comme chez eux dans toute la ville et des enfants sales qui jouent en criant les pieds nus dans les rues de Fathi.
…l’Orient.
si belle chute (et de fouler un tapis), merci pour ce beau texte
Merci Gracia. Il manquait un paragraphe
Souvenirs en délicatesse, j’aime particulièrement la sensation qui flotte dans cette ville (Istanbul ?) qui respire autant qu’elle soupire. L’Orient. Merci Gilda.
Merci pour ce beau texte tout en finesse.
J’aime aussi beaucoup le titre l’invention de l’Orient
Le titre va bien je trouve avec tout ce qui se joue dans ce récit d’Istanbul… on dirait un rêve ce texte, un texte écrit par des paroles qui somnolent et cherchent le sommeil dans le bruit de l’eau