#anthologie #29 | coincé dans la vallée

La Silicon Valley s’étend au cœur de la Californie comme une mosaïque de béton, de verre et de verdure, chaque détail peignant un portrait unique de ce centre névralgique de l’innovation technologique. Il veut sortir, mais on le retient. Les campus des géants de la technologie, tels que Google et Apple, s’étendent comme des villes en miniature, leurs bâtiments aux façades de verre réfléchissant le ciel bleu clair. Le soleil frappe fort sur les tempes, sature le nerf optique. Les structures modernes, souvent conçues par des architectes de renom, présentent des lignes épurées, des courbes audacieuses et des matériaux comme l’acier inoxydable et le béton poli. Il marche. Il tourne sans fin autour du terrible cercle. Les vastes espaces verts entre les bâtiments, entretenus avec soin, accueillent des sculptures contemporaines et des installations artistiques, contrastant avec l’agencement high-tech des lieux. Il fallait se méfier. Les employés, en tenue décontractée mais soignée, arpentent les allées des campus, souvent les yeux rivés sur leurs smartphones ou leurs ordinateurs portables. Il n’a rien dans ses poches, il a soif. Les hommes en chemises à carreaux et les femmes en pantalons chinos discutent de code et de stratégies, leurs conversations souvent interrompues par le vrombissement des trottinettes électriques et des vélos partagés qui traversent les sentiers pavés. Il veut du sang, de la chair éclatée contre des parpaings. Les espaces de travail sont conçus pour favoriser la créativité : bureaux ouverts, zones de détente avec des canapés colorés, et murs recouverts de tableaux blancs pour griffonner idées et projets. Du sang noir et sale charriant des maladies insupportables. Les cafés internes, avec leurs comptoirs de bois et leurs machines à café sophistiquées, sont des lieux de rencontre, où les discussions se déroulent autour de cafés expresso et de pâtisseries fraîches. Il hurle, se brise le crâne contre le tronc d’un arbre exotique. En dehors des campus, la vallée est parsemée de maisons modernes et d’immeubles résidentiels, souvent dotés de piscines et de jardins paysagers. De la cervelle lui coule par les oreilles. Les quartiers résidentiels, aux rues bordées de palmiers et de bougainvilliers, dégagent une atmosphère de tranquillité contrastant avec l’effervescence des lieux de travail. Il titube, on ne le voit pas. Les voitures électriques et hybrides, en particulier les Tesla, circulent le long des routes impeccables, tandis que les trottoirs sont souvent occupés par des joggeurs ou des familles promenant leurs chiens. Il rampe, laisse derrière lui une coulée brune. Les animaux, bien que moins visibles dans les environnements urbains, trouvent refuge dans les parcs locaux et les réserves naturelles qui entourent la vallée. Il voulait juste jetait un œil ; qu’on lui pardonne ! Les écureuils, familiers des zones résidentielles, se déplacent agilement entre les arbres, tandis que les oiseaux, tels que les geais et les moineaux, créent un ballet aérien constant. Il se souvient avoir aimé se baigner dans l’océan. Les zones naturelles, parfois préservées autour des campus, offrent un habitat pour les cerfs et les coyotes, qui s’aventurent discrètement hors des sentiers battus. Il voulait sortir, mais on l’a retenu. Les startups, souvent logées dans de petits bureaux partagés ou dans des incubateurs d’entreprises, ajoutent une dimension vivante et dynamique au paysage. Les bâtiments de ces jeunes entreprises, généralement moins sophistiqués, sont caractérisés par des enseignes improvisées et des décorations de bureau éclectiques. Les employés de ces startups, plus jeunes en moyenne, portent souvent des vêtements encore plus décontractés, avec des T-shirts aux slogans amusants et des sneakers colorés. Les espaces publics, tels que les centres commerciaux et les zones de loisirs, ajoutent une touche de diversité à la Silicon Valley. Les centres commerciaux modernes présentent des boutiques haut de gamme, des restaurants raffinés et des espaces de détente, souvent conçus pour attirer les professionnels en pause ou les familles du week-end. Les parcs, eux, sont animés par des événements communautaires, des marchés fermiers et des festivals, apportant une touche de couleur et de vie à ce centre technologique. La Silicon Valley, avec ses nuances de technologie, de nature et de vie quotidienne, se déploie comme un tableau complexe où chaque élément, du bâtiment au passant, joue un rôle dans la grande symphonie de l’innovation et de la modernité.

A propos de François Tastet

J’ai trente-deux ans et j’enseigne les sciences naturelles à Paris. J’ai grandi dans la région bordelaise, près de l’océan. C’est la discipline de fer dont j'habille ma pratique de l’écriture qui apaise mes démons, règle mes journées et me fait voir le beau. Pour écrire, il me faut : lire, aller au cinéma, marcher seul loin de la ville et savoir mon corps capable de mouvements compliqués. Certains de mes textes ont été édités dans des revues à très petit tirage. Je brouillonne dans des cahiers d’écoliers dont on peut consulter certaines pages ici https://cahierdetravauxpratiques.notion.site/Cahier-de-travaux-pratiques-v-2-711e5b0ec46f45889271102f9b69e8e8.

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