#anthologie #28 | lin rouge

Edmond, Pierre et Brigitte sont dans le hall d’entrée du cinéma. Vigo n’est pas encore arrivé, ils regardent les affiches autour d’eux. Les misérables avec Baur, Vanel, Dullin. Le Bonheur de L’Herbier et deux marines de J. Toulza, datées de 1897. C’est ça qui attire leur regard, deux tableaux de pêche en islande ou terre neuve avec voilier et doris, superbes mais sans valeur auxquels un cadre doré donne plus d’importance. Ces marines-là sont plus souvent de part et d’autre d’un lit de marin ou d’une cheminée, ici ils encadrent l’affiche du film du jour, L’Atalante. >anthologie #17

dans le jardin de la petite maison qui a nom Le Tango, doucement joue une chanson de michel jonasz, les vacances au bord de la mer. parfois c’est parachutiste de catherine leforestier, ça tend l’atmosphère, c’est moins fluide à l’heure de l’apéro, pourtant sur la pochette du 33 tours, elle a l’air si douce. elle a encore disparu celle là, où es tu belle voix ? >anthologie #11

Au bord d’un autre lac, il a une soixantaine d’années, il écoute ça : dans un ciné place de Clichy, y’avait un film de Polanski, pas chinatown mais cul de sac celui avec la Dorléac… il ne va pas tarder à mourir, j’aurais tendance à dire qu’il ne le sait pas mais si, il le sait, il prépare ça depuis longtemps sans nous le dire sans se le dire. et puis dorléac ! >anthologie #10

La photographie de Rimbaud, c’est de l’art ça ? Bon, il sont là, s’ennuient quelqu’un dit je vais faire une photo. Arthur mets toi plus près. Il l’appelle Arthur, il ne sait certainement pas ce que son copain de beuverie a fait, qu’il va devenir l’icône de tant et que sa photo sera montrée dans des musées, assurée à prix d’or. Comment ça s’écrit l’histoire de l’art ? >anthologie #01

Cette fois, c’est lui qui a décidé de venir, le beau bâton que lui a sculpté et offert son ami. Il ne leur a pas demandé leur avis, il a quitté son abri de lin rouge et les a suivis (ou guidés) au bois de Vincennes. Il n’arrête pas de s’approcher de l’eau, de vouloir aller à la cime des arbres, de leur parler de rapport au cosmos. Il faisait moins le fier tout à l’heure dans le métro. >anthologie #24

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.