#anthologie #28 | s’endormir autrefois

#Prologue

Au cœur de la ville, un rare monument aux morts antimilitariste. Une petite foule de civils au chevet d’un poilu, une femme et deux enfants sont effondrés sur sa dépouille. Le sculpteur avait été brancardier dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

# 3 Habiter

Des archives de famille surgit un dessin d’enfant aux couleurs vives représentant deux maisons séparées par une frontière. Au milieu du dessin, une école, c’est bien indiqué dessus en lettres appliquées, avec une cheminée qui fume.

#05 L’homme qui porte  son corps devant nous

Je me souviens d’une image pieuse dans le missel de ma grand-mère. Un grand jeune homme aux cheveux longs et blonds, vêtu d’une toge, se tenant bien droit, le regard un peu effrayant. « C’est Jésus, c’est Dieu ! Ne l’abime pas, fais attention !«. 

#12 Villes

Le calendrier d’une ONG luttant contre la faim dans le monde étrangement illustré de photos magnifiques d’enfants magnifiques.

#26 S’endormir autrefois

Il existe un portrait de la mère adolescente quand elle avait déjà cette voix enfantine. Elle porte une robe d’été rouge presque bordeaux avec des manches raglan et un chapeau de paille à larges bords. Son regard est baissé vers la droite mais on distingue bien le bleu particulier de ses yeux. Elle se souvenait de ses longues séances de pose pour ce tableau offert par un peintre amateur, ami de son père. » Ah non, ça y est, ça y est, ne bouge plus, je la tiens la couleur de tes yeux ». C’est vrai qu’ils étaient d’un bleu singulier, pratiquement celui de la faïence de Delft et ils ont gardé cette couleur jusqu’à la fin.

A propos de Monica

Je n'ai pas souvenir du temps où je n'écrivais pas mais il y a de longues périodes où j'écris peu, voire pas du tout. Comme a dit François Bon dans son introduction, cette fois-ci, j'écris pour "sauver ma peau" . L'expression m'a frappée. Je vis entre la région parisienne et un endroit un peu perdu au sud de Millau.

2 commentaires à propos de “#anthologie #28 | s’endormir autrefois”

  1. De la beauté, de la simplicité, du vrai, c’est ainsi que je ressens ce texte. Merci Monica