1/ C’est une femme étrange, dont la personnalité est difficile à appréhender. Elle est à la fois une femme profondément solitaire et tournée sur elle-même, et par une autre facette, quelqu’un qui peut parler pendant des heures au milieu d’autres qui ne comprennent pas toujours ce qu’elle dit mais qui semblent hypnotisés par sa personnalité. Elle oscille au long de ses journées entre de longues plages solitaires, chez elle où personne ne doit la déranger, ou à arpenter les rues d’une ville dans une totale incohérence, à marmonner entre ses lèvres, et des périodes où son besoin de parler est intense et la déborde. Elle sait qu’on parle d’elle comme une folle et se demande parfois si elle ne le serait pas un peu.
Proposition 5: Une femme d’immensité
2/ Peut-être à l’heure où cela s’écrit la maison est-elle en train de remuer, le sol de se soulever de quelques millimètres, les portes à l’intérieur de gonfler à cause de l’humidité, les fils d’araignées de se suspendre aux poutres, des résidus de pierres de granit de chuter au sol ou sur les meubles, des rais de lumière qui filtrent à travers les lattes de volet mal jointes d’éclairer quelque insecte resté prisonnier entre les murs, ou quelque souris ravie du grand silence qui règne enfin. Peut-être même, si l’on est très attentif est-il possible d’entendre les murmures des habitants qui ont vécu là il y a plus de cent ans et qui reviennent hanter les pièces qu’ils ne reconnaissent plus et tentent de retrouver leur chemin entre les murs de pierres qui eux sont toujours les mêmes. Peut-être qu’une maison a une vie que l’on ne sait pas.
Proposition 26: la maison embruitée
3/ Dans la tête de l’enfant aux cheveux roux, cela parle, cela crie même parfois, cela hante l’esprit. Ils sont plusieurs à murmurer, à lui dicter ce qu’il faut dire, ce qu’il faut faire. Ils ne sont pas toujours d’accord entre eux. Et l’enfant a du mal à savoir comment être, comment se comporter avec les autres. Les autres le trouvent bizarre et se moquent de lui. L’enfant aux cheveux roux préfère donc être seul. Dès qu’il le peut, il s’isole, se cache, se réfugie dans des endroits où les autres ne le trouveront pas, où il pourra écouter les voix qui lui parlent, et tenter de se fondre dans le personnage qu’il doit incarner. Il se sait bordé de brume, comme une image floue, qui se déformé au gré du vent. Il se sait proche d’un danger. Grandir l’effraie.
Proposition 6: seul
Le lien entre « la femme étrange » et le garçon aux cheveux roux… entre la folie et la schizophrénie… Avec, au milieu, la maison, le lieu de la sécurité qui lui aussi révèle toute sa fragilité. Je ne sais rien (ne sais plus si je vous ai lue ou pas) des textes « références », il me suffit de ces 3 fragments pour être embarquée… quelque part où on a bien envie d’en savoir davantage ! Merci, Solange !