Ce serait comme entendre à travers un voile ou un brouillard. Les brumes de l’alcool opacifient, l’oreille tambourine et déforme, acouphènes sûrement, surdité à demi. Ou serait-ce n’entendre que ce qu’on souhaite entendre. Le cerveau nimbé perçoit des voix qu’il reconnaît sans traduire les mots. Il y a éclat de joie, il y a inflexions, tessitures plus basse, scansions chants. Au milieu des acides et des cocktails, reconnaître aussi les sons, les cubes de glace s’entrechoquent dans les verres, et la musique pulse plus fort. Nirvana. Ce n’est pas moi qui me le dit, c’est quelque part à l’intérieur de moi, dans les organes, dans les veines. Le son ne s’entend pas, il se ressent dans le corps, cogne, voudrait habiter, creuser. Le son ouvre la cage thoracique. La voix de Kurt Cobain couvre toutes les autres. Et puis, il y a sa voix à elle qui s’est rapproché au plus près. Sa bouche contre mon oreille. Je ne comprends pas les mots, je me laisse juste bercer par sa voix. Je ferme les yeux pour mieux laisser sa voix pénétrer. Sa voix passe la barrière de ma peau. Léger hérissement, poil dressé. Sa voix comme une caresse.
« Le cerveau nimbé perçoit des voix qu’il reconnaît sans traduire les mots. Il y a éclat de joie, il y a inflexions, tessitures plus basse, scansions chants. » percevoir sans traduire … j’aime ce « il y a » sous acide
Merci Nathalie
Le son ressenti dans le corps, sans les mots, joli!
Au milieu des acides et des cocktails, reconnaître aussi les sons, les cubes de glace s’entrechoquent dans les verres, et la musique pulse plus fort. Nirvana. Ce n’est pas moi qui me le dit, c’est quelque part à l’intérieur de moi, dans les organes, dans les veines. On y est
Merci Catherine
La peau comme un filtre…
Merci Isabelle