Nous sommes toutes là, cinq autour de la table ronde, au milieu de la pièce.
Nos rires, nos gloussements ridicules, nos voix perchantes plutôt vers l’aigu, en raison de l’excitation et nos regards vers les autres qui nous scrutent sur un petit écran, à quelques mètres de là, en nous lançant des vannes caustiques. L’écho strident de nos voix qui y répondent dans l’atmosphère totalement électrique, excitation de nos corps, de nos gestes, émotion de nos textes, appris par coeur et qui ne demandent qu’à jaillir, les bruits de l’attente, l’objet métallique qui tombe, nos rires étouffés et le chut grave et ferme qui nous tait.
Il est huit heures du matin dans un salon bourgeois parisien donnant sur la rue. Par la fenêtre entrouverte, des camions de livraisons klaxonnent, la voix d’une conductrice répond, un enfant pleure et sa mère le gronde, il faut aller à l’école ! A pas de loup, l’ingénieur-son place la perche-micro au-dessus de nos bouches et la caméra est toute près de nos chaises ; nous ne bougeons plus. Le caméraman déplace l’écran réflecteur sur le parquet en bois qui grince un peu, le réalisateur regarde la scène se préparer en soufflant lentement sur son café chaud, nous prenons conscience du bruit des minutes qui s’éternisent.
Le réalisateur dépose son café sur une petite table basse en verre et ferme la fenêtre. Les ingénieurs ne bougent plus, les actrices ne parlent plus, le silence est tendu. Une jeune fille s’approche de nous, avec dans les mains, le clap qui claque pareille à une gifle et la voix de l’homme lance : » ACTION « . Aussitôt, ça s’agite, ça dit, ça remue, ça bafouille, ça se trompe et l’homme vocifère : » COUPEZ « , le silence se fait instantanément. Le réalisateur marche jusqu’à la table, nous demande ce qui s’est passé, explications, excuses, nous nous redressons, nous allons recommencer, déjà prêtes. Plus un bruit, c’est reparti !
Plein de souvenirs . Merci Clarence
Merci Nathalie, je t’embrasse.
.. on y est aussi, passé par un trou de souris et on attend la prochaine « gifle »! merci !!
Merci Eve à bientôt.
femme de théâtre un jour femme de théâtre toujours. Merci Clarence.
Merci Bernard, bonne journée.