Comme une brise dans mes oreilles, un souffle continu, le bruit du dedans. Il fait si chaud, ça amplifie, et puis un train qui passe, il n’y a pas de voie ferrée ici, peut-être le cahot d’une valise à roulettes sur les pavés, un airbnb perdu dans la nuit ? le souffle revient, puis comme un frottement, une présence là tout près, et soudain le ronron du chat contre mon cou, son petit nez frais, la râpe de sa langue, il a encore oublié de fermer la porte, le ronronnement est triomphant, puissant, accompagné de petits sanglots jubilatoires de fond de gorge, il se love contre moi, repart, trop chaud lui aussi, j’entends son saut accompagné d’un bref couinement, le souffle de nouveau, la ventilation du cerveau, des cris, des hululements me sortent de ma torpeur, des bêtes dans ma rue? ou juste les imbibés du petit matin, la nuit est foutue, ils chantent, un gargouillis de paroles méconnaissables sur une mélodie connue, laquelle ? Leurs pas dérivent dans le passage, leurs hurlements les rapprochent, puis ils s’éloignent, hurlent encore, se rapprochent, s’apostrophent, s’insultent, rigolent, s’éloignent peu à peu , un volet claque, les draps si chauds, presque collants, à la fois plombé de fatigue et désireux de quitter ce lit brulant, je reste inerte à l’écoute de petits pas qui picorent le plafond
Très belle idée de décrire une insomnie à travers les bruits que l’absence de sommeil amplifie, agace, transforme, subit. Merci pour cette lecture, Catherine ! (je n’ai pas réussi à faire cette proposition ;))
merci Helena de ton passage et toujours si bienveillante…