anthologie #25 | un carnet d’enfance

Se souvenir des odeurs de l’enfance. Les enfermer sous une cloche de verre. L’odeur dorée du poulailler, de la poussière des graines de maïs et de blé, de sa peau veloutée après la toilette dans la salle de bain bleue. Une baignoire blanche aux quatre pieds rouillés, un rideau de crochet. L’odeur caramel des pommes roulées dans le beurre en préparation du gâteau aux pommes, du jasmin d’hiver agrippé à la tonnelle du pont de pierre. L’odeur du sel sur la peau au sortir de l’océan, de la vase retournée à la recherche de palourdes, le vent emmêlant les cheveux, s’engouffrant dans les oreilles, l’iode enveloppant les paroles, le gingembre et le curcuma liés par une pointe de crème fraîche. L’odeur de fer accroché à son bleu de travail, taches de peintures, accrocs dans le tissu, au retour de son atelier. Les boules de cèdres en bas de son placard à vêtements, la même odeur dans mes tiroirs de jeune fille. L’odeur de rose, non pas celle des jardins mais d’un savon ou d’un parfum.
Les parfums peuvent il apaiser la nostalgie ?

A propos de Fabienne Savarit

J'ai toujours eu envie d'écrire des histoires. Le temps me manque, alors j'écris par petits souffles, en atelier, dans des carnets, sur un coin de table. Mon premier roman a été publié en juillet 2020, j'en suis encore ébahie. Mes mots sont voyageurs et se perdent au creux des courants marins. https://www.facebook.com/Fabienne-Savarit-Autrice-105753008006663

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