#anthologie #25 | carnet des odeurs

Marcher, et retrouver à un point précis de rue de Bretagne, l’odeur de lessive de chez Alexandre. Y emmener maman : joie mystérieuse à l’écoute de sa réponse.

Eau d’orange verte.

« Jeoffrey était occupé à entasser des packs de lait au fond de la supérette où se mélangeaient les odeurs de fruits gâtés et d’eau de javel lorsque la cloche tinta. »

Les viscères des animaux que l’on vivisecte pendant quatre heures.

Les grains de café, à Marmande, dans des barils plus grands que moi. Univers de sensations (son de la pelle dans les grains, la main dans les grains, goût des caramels) que je n’ai jamais vraiment raccroché au réel.

La soupe de Christine. Tous les jours. Sans souvenir quotidien de voir Alexandre en manger.

La chambre d’Alexandre ; le drap émeraude.

L’odeur du sommeil.

Les effluves de terre qui reviennent, après 3 mois passés dans l’ISS.

Le chien mouillé.

Jean Marc qui découvre la putréfaction avec ce gros lézard vert.

Le Jalle en automne.

Le pétrichor, trop littéraire pour s’en servir.

Le caoutchouc du masque de l’anesthésie.

Les livres jaunis de chez mamie H. . Le plaisir de maman de retrouver l’odeur chez les bouquinistes des quais de Seine.

Mamie H. . Maman qui, en vieillissant, s’en approche.

Klorane Camomille.

L’oeuf pourri dans la voiture d’Etienne.

Les odeurs des livres que l’on a aimé dans l’adolescence, absentes du marché de l’occasion.

Le tabac de la chambre de Paul.

Ivre du jardin des roses — mamie H.

Le garage de chez papi J. , l’herbe coupée, mais aussi autre chose.

L’odeur de poisson de l’air d’une chambre à air.

Le frais de Bordeaux, à la descente du TGV en provenance de Paris.

Le train, le métro, l’avion.

La moquette. Maladie ?

L’intérieur confiné des voitures successives de papa.

L’intérieur des fûts de batterie.

La forêt en été.

Des parfums connus que l’on croise sur des inconnues.

Son chez soi, sa chambre, les appartements des amis, les chambres des amis (plus que le lit ou les sous-vêtements qui trainent, l’intimité est dans l’odeur), l’odeur que l’on ramène avec soi de chez les autres.

La fumée sur les vêtements.

Les algues au soleil.

A propos de François Tastet

J’ai trente-deux ans et j’enseigne les sciences naturelles à Paris. J’ai grandi dans la région bordelaise, près de l’océan. C’est la discipline de fer dont j'habille ma pratique de l’écriture qui apaise mes démons, règle mes journées et me fait voir le beau. Pour écrire, il me faut : lire, aller au cinéma, marcher seul loin de la ville et savoir mon corps capable de mouvements compliqués. Certains de mes textes ont été édités dans des revues à très petit tirage. Je brouillonne dans des cahiers d’écoliers dont on peut consulter certaines pages ici https://cahierdetravauxpratiques.notion.site/Cahier-de-travaux-pratiques-v-2-711e5b0ec46f45889271102f9b69e8e8.

Laisser un commentaire