son père disait Ils sont si mignons quand ils dorment. Et pourquoi pas mignons lorsque morts ? Le plus laid des bébés atteint à la beauté dans le sommeil. C’est d’abord ce souffle ténu d’une régularité souveraine, ce visage que nulle ride, nulle blessure, nul pli amer ne vient troubler, rien pour offusquer la rondeur de l’enfance. Uniquement des courbes dessinées d’un trait léger sur le clair de la peau porcelaine courbe du menton, courbes groseille des lèvres, (il dort en tétant sa lèvre inférieure), doux redressement du nez, courbe du front et des joues, arceaux délicats des paupières fermées, la soie des sourcils presque invisible, les joues pleines, les petits poings fermés Un monde en paix existe, le sommeil des bébés y habitent, même si soudain, une grimace, un bras brusquement levé comme pour échapper au vide, un mauvais rêve ? une colique ? puis le petit bonze reprend sa pause en témoignage de sa grande sagesse
4 commentaires à propos de “#anthologie #24 | le bonze”
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Je me souviens c’était doux et tu le dis bien. Merci Catherine
Belle description de la beauté pleine de douceur du bébé endormi… on suit la ligne pleine de courbes du dessin esquissé … merci !
J’aime beaucoup le monde de paix où dorment les bébés, le comique de la fin, et le tragique sous-jacent.
Beau !
L’insouciance de l’enfance, d’être bébé… et puis, bam, un mauvais rêve, une colique… rebondissement !
Merci pour ce texte.