Il était allongé sur le côté gauche, le bras droit posé sur le flanc droit, le bras gauche allongé en angle droit avec le corps, la tête reposant sur le biceps gauche, le menton légèrement baissé entraînant la tête vers la poitrine. Yeux fermés,de temps en temps ils les plissaient. Etait-ce une réaction à un stimuli extérieur? à une pensée dérangeante? à un rêve inquiétant? Le regarder était plaisant et rassurant. Le plus magique était d’entendre sa respiration profonde et régulière. Cela me bouleversait. Je l’écoutais, cela m’apaisait.
Elle dormait depuis une semaine, allongée sur le dos, la tête en arrière, les yeux fermés, la bouche ouverte, un cathéter dans la veine du bras. Elle dormait depuis une semaine elle ne réagissait plus, ni à nos caresses, ni à nos mots doux, ni à nos bisous. Tous ces efforts se concentraient sur cette dernière action vitale: respirer. Elle dormait depuis une semaine et ce mercredi 26 décembre à 16h24, elle a ouvert les yeux, hagarde, elle nous a regardés fixement, en apnée, pendant plusieurs secondes, plusieurs minutes peut-être; Cela nous a paru une éternité. Puis elle a refermé les yeux, sa respiration a repris un rythme accéléré : une grande inspiration, une expiration rauque, une grande inspiration, une expiration rauque, une grande inspiration, une expiration rauque. Soudain le rythme s’est décalé dans une irrégularité brouillonne, les inspirations s’espaçaient, elles devenaient des soubresauts. Et à 16h47 plus rien. Elle ne dormait plus.
Il y ac ceux qui dorment et nous apaisent et ceux qui dorment avant de ne plus dormir.
Merci Cécile pour ces deux fragments révélateurs d’émotions
Merci pour ces textes émouvants Cécile, je t’embrasse fort.
Touchée par ce sommeil d’avant le sommeil