Je dors à 650 kilomètres de distance de toi et à 1200 kilomètres de distance de vous. A 650 kilomètres et à 1200 kilomètres de distance, les coups s’amortissent, la vie est plus douce, elle invite au repos. C’est ainsi que je deviens somnambule dans ma vie et plus rien ne m’atteint. Ici que le bruit de la guerre n’arrive pas et qu’il est possible encore de dormir. Et je dors nuit et jour dans un monde endormi.
Elle dort en biais, en occupant tout le lit et il n’y plus de place pour moi. Pendant ses nuits, elle a une vie très mouvementée, ses nuits sont agitées, le sommeil n’est pas une pause, elle parle, se déplace dans son lit, elle met sa main sur son oreille dans une torsion du corps et appuie fort dessus son oreille, les cicatrices de ses jours s’inscrivent dans ses nuits. Elle ne s’accommode pas de sa vie ni le jour, ni la nuit.
Moi aussi je dors en appuyant fort ma main sur mon oreille et en grinçant mes dents. C’est ainsi que je n’entends plus les bruits de la guerre à Ghaza. Au réveil j’ai mal.