Camille découvre Augustine endormie sur la chaise de cuisine, le chat lové dans l’arrondi de ses bras. Ses lèvres ont laissé échapper son sourire, son visage, sa tendresse. Elle semble plus seule que jamais, si fragile, à la merci de la mort pouvant s’infiltrer sous les pores devenus délicats de sa peau. Camille scrute sa poitrine qui se gonfle et s’abaisse, adopte le rythme de sa respiration, l’entrainant à ne pas oublier un souffle. Augustine est de celle qui dentelle la mémoire et se perd aux étages du temps là où l’esprit frissonne. Camille devine l’entrelacs délicats de ses souvenirs, les pensées s’envolant aux miroirs de la mémoire. Son sommeil chasse les nuages.