on s’est assis au sol on a fermé les yeux
on voulait savoir
si on pourrait confier à la terre
laisser descendre
plus bas il y aurait un colimaçon parois souples et gargouillis de ventres en digestion des sucs amers dissoudraient des grumeaux mal délayés mal balayés par les maigres eaux suintant les pores des argiles couvrant les surfaces des boues fermentées échappées de réservoirs distendus réseaux de canalisations au souffle court
plus bas encore il y aurait des oreilles écloses réceptacles confiants captant les aigus du dehors les vibrations coupantes et sèches des phrases sifflées sur des cordes raides comme des espoirs accrochés aux câbles haute-tension courant vers les cités espoirs fauchés en plein vol et ramenés là bien plus bas pour les étouffer à bas bruit bâtons rompus en émousser le pointu et faire taire tous les furibonds
plus bas encore il y aurait les graines sournoises gainées d’écailles aux éclats pourpres les grappes d’oeufs hagards les engeances desséchées au fond des alvéoles les poudrées de spores encapsulées pistils en spirale noyaux décentrés dans les outres pétrifiées
et des germes à bascule à minuscule à capuchon à rejeton enfoui profond
plus profond encore il y aurait l’écho caverneux de gorges tubulaires englairées de baves épaisses et fluorescentes les lueurs verdâtre de l’or des mousses tapissant les terriers d’amibe à virgules frétillement barattage secret plus bas encore
Merci quelle descente. je me suis surpris à le lire de plus en plus bas presque à manquer de souffle.