Boulevard Saint Michel – 21 juillet 2024
Comme le pont est fermé – semble-t-il à cause des JO mais mêmes les policiers n’étaient pas capables de dire pourquoi et pendant combien de temps, montrant bien que c’était à cause des JO certes, mais que ce n’était pas prévu et que j’aurais eu beau anticiper le problème en m’informant que j’aurais quand même eu la difficulté car je serais partie en croyant pouvoir traverser la Seine pour arriver de la rive droite à la rive gauche – j’ai dû prendre le métro 4 aux Halles pour sortir à Odéon. J’ai alors remonté la petite rue – celle qui fait diagonale entre le boulevard Saint Germain et le boulevard Saint Martin – dans laquelle la petite boutique de viennoiserie était fermée et la terrasse du café à côté du cinéma d’art et d’essai était vide. Nous sommes bien en juillet et l’approche des JO vide les rues des Parisiens plus tôt. La petite rue débouche sur la sortie de Gibert Joseph. Il faut faire le tour des bacs de livres extérieurs pour atteindre l’entrée, et systématiquement attendre que la personne sur le seuil se décide à entrer définitivement avant de pouvoir entrer à son tour – la personne a toujours l’air étonnée qu’on veuille rentrer aussi. Achat d’un livre. Ce n’était pas mon but, mon but était la papeterie Gibert Joseph qu’on trouve juste à côté. Enfin qu’on trouvait. Je suis entrée et ce n’était pas la papeterie. C’était devenu un Gibert Joseph BD et romans graphiques et romans jeunesse. Dans la confusion, je suis sortie. Une pancarte sur le Gibert Joseph principal annonçant que la papeterie est au 34 (ou au 36 ?). Bien sûr, je me suis trompée, j’ai remonté la rue au lieu de la descendre, il a fallu traverser plusieurs fois les passages piétons en attendant le signal vert. La papeterie a beaucoup changé. Je n’y retournerai plus. Il me faudra désormais trouver une papeterie à côté de chez moi.
Boulevard Saint Michel – Octobre 2014
Elle avait besoin d’un livre. Un livre sur les mathématiques que son professeur lui avait conseillé. Alors du Lycée Saint Louis où je l’ai récupérée, nous avons remonté le boulevard Saint Michel et nous sommes entrés dans Gibert Joseph. Nous avons pris le premier escalator, puis le deuxième, puis le troisième et nous sommes arrivées à l’étage des manuels. De mémoire, le livre se trouvait dans une allée centrale un peu à droite, suffisamment en évidence pour ne pas avoir à demander à un vendeur. Mais peut-être que ce n’est pas moi qui est assisté à cet achat, j’ai l’impression que notre mère était là aussi, et que c’est elle qui nous a mené à Gibert Joseph sur les conseils du professeur de ma sœur – alors qu’elle était en prépa maths et que j’étais en licence de Lettres à la Sorbonne. J’ai dû acheter un livre à ce moment-là, cela devait être mon premier livre acheté dans ce lieu et pourtant pas moyen de savoir quel livre. Probablement un livre au programme, peut-être un recueil de poésie, celui d’Apollinaire, d’Ungaretti, de Nelly Sachs ou d’Owen. Peut-être les quatre. Ou alors les avais-je achetés déjà, commandés, non pas par moi d’ailleurs, mais par ma mère, à la Fnac – peut-être avais-je dû aller jusqu’à la rue de Rennes ou la tour Montparnasse pour les récupérer.
J’ai des souvenirs dans ces lieux, et j’aime les retrouver dans l’état de fébrilité où les JO et les fermetures estivales les mettes. J’aime aussi le lapsus qui ouvre un pont entre les deux rives (la diagonale du boulevard « Saint Martin »). Je ne me souviens pas du 1er livre que j’ai acheté à Gibert, mais bien du premier que j’y ai vendu.