je ne saurai jamais pourquoi Sherlock Holmes, cet ami véritable dont la compagnie me manque, s’est érigé en juge et transformé en bourreau. J’ai été son complice. J’emporterai avec moi ce lourd secret. Pourquoi avons-nous assassiné les frères Moriartini ? Pour éviter, certes, cette humiliation à la justice d’être une nouvelle fois un jeu d’escrime illusoire contre le crime (1). Mais mon ami, mon complice, avait certainement, lui, une raison bien plus profonde que je ne connaîtrai jamais. Holmes n’eût-il pas existé, je n’aurais pas fait moins : peut-être seulement a-t-il jeté un peu de lumière sur la partie la plus sérieuse de ma vie (2).
(1) Souligné dans le manuscrit du journal de Ugo Pandolfi, ce passage est en réalité une citation extraite du préambule écrit par Césare Lombroso en décembre 1894 pour l’édition française de son ouvrage L’Homme criminel (3).
(2) Cette dernière phrase donne la preuve, une fois de plus, que les hagiographes de Sherlock Holmes ont très largement utilisé le journal du compagnon corse du détective, y compris à des fins étrangères au simple récit des aventures du locataire de Baker Street. Ainsi, en 1927, Arthur Conan Doyle détourne à son profit cet ultime passage de l’ingénieur Ugo Pandolfi pour affirmer dans la préface de l’édition originale anglaise de The case-book of Sherlock Holmes que l’existence de Sherlock Holmes a porté ombrage à la partie la plus sérieuse de son œuvre littéraire.
(3) Cette note de bas de page (4) est elle-même extraite de la note 136, page 248, de l’édition critique de La Vendetta de Sherlock Holmes parue aux éditions Albiana en 2010.
(4) Que serait un texte dont les paratextes et les métatextes prendraient le dessus ? Ne finirait-il pas par n’être que les bad pages de ses propres notes de bas de page ? Sur ces épineuses questions, nous nous permettons ici de renvoyer le lecteur à nos vieilles réflexions sur la notion de bad page.
MERI (pour le 20 ai fait tout sauf vous imiter, tenterai plus, me contente de savourer)
et d’
oh pardonnez moi s’il vous plait
et d’applaudir au creusement du premier creusement à ces rebonds
merci Brigitte. Votre fidèle et bienveillante attention à mes paresseuses tentatives me touchent toujours. Je vous embrasse.