Je n’ai que deux photos de toi. L’une est un portrait en noir et blanc que tu as dû faire chez un photographe. L’autre m’a été transmise par Thérèse, ta fille, ma tante. Cette photo m’est précieuse car elle te surprend dans la vie. Elle est trace de toi dans le vivant des jours. Je me dis qu’on est peut-être dimanche sur la photo. Pas d’usine aujourd’hui. Tu te détends. Vous êtes au bord de la rivière en contrebas du bourg. C’est une partie de pêche avec pique-nique sans doute. Vous êtes cinq sur la photo. A gauche, serrées les unes contre les autres, souriantes, tes deux belles-sœurs Madeleine et Thérèse, et ta femme, Marguerite. Un peu plus loin sur la droite, Jean, le mari de Thérèse et puis toi. C’est donc Marcel qui prend la photo. Ton autre beau-frère, le mari de Madeleine. C’est une sortie en famille, avec ta belle-famille. Tu es vêtu d’une chemise blanche et d’une veste dont tu as retroussé les manches, d’un pantalon épais. Il fait beau mais sans doute encore un peu frais. Tu as remonté ta jambe droite et ton bras gauche enserre ton genou. Tes mains se rejoignent. Ta posture est enveloppante. Tu portes ton béret. J’aime de toi la douceur. De ton visage. De ton corps. De ton regard.
4 commentaires à propos de “#anthologie 20 | de toi dans le vivant des jours”
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« Elle est trace de toi dans le vivant des jours ». Cette phrase me touche
Merci Gilda ! Je reviens aux lectures et commentaires ! Je vais vite me mettre à jour !
« De toi » qui se construit au milieu des autres on ne connaîtra pas le prénom. Et pourtant on ne voit que lui (toi). C’est très émouvant.
Merci Cécile pour ton lecture ! Comme dit à Gilda, je vais vite vous lire !!!