#anthologie #19 | images sans statut

En noir et blanc, la blancheur terrible de la lumière, une petite silhouette vieille et rabougrie vêtue de noir au fond à gauche, tenant dans ses bras un flot de linge blanc d’où émerge le petit point rose | que l’image rend en gris |d’une joue de nourrisson ; le visage raviné coiffé d’une toque noire à voilette se tourne vers la fillette appuyée dos au mur blanc au premier plan à droite, cheveux frisés à grande coque de ruban, robe de plumetis blanc à smocks, tête pensive appuyée sur le poing d’un bras replié… et la sensation inexplicable d’une menace.

En couleurs que l’âge efface, le visage en gros plan d’un petit garçon, menton pointu, bouche entrouverte sous les yeux bleus très pâles dardés sur le regarder, qui mangent toute l’image et la pensée.

En noir et blanc à bord dentelé, vu d’en haut un tub posé sur un carrelage, au premier plan de profil une fillette nue aux tresses relevées, les jambes repliées tenues par les bras, regarde droit devant elle perdue dans un rêve, derrière elle le corps plus jeune d’une petite fille lavé par une femme accroupie, protégée par un tablier de princesse aux champs. 

Un chemin de terre envahi de feuilles mortes entre rangée d’arbres cabossés et barrière de bois bornant une petite route, de loin, vues de dos, deux silhouettes avancent côte à côte, la femme soutient de ses deux mains posées au dessus des fesses la douleur de ses reins, l’homme a croisé ses mains derrière son dos, tous deux baissent la tête et les couleurs s’effacent.

En noir et blanc que l’âge a rendu gris, une femme debout, corps fin, élégance simple, se penche un bras tendu en avant pour dire l’attention vers un coin de visage d’enfant en bas à droite de la photo.

Dans le noir de la nuit, la lumière des bougies dont les flammes émergent en bas de l’image, frappe un visage rose de très jeune femme, la bouche tendue dans l’esquisse d’un sourire interrogateur, ou le repos provisoire d’un sourire, les yeux mi-clos se tournent vers un visage hors champ.

L’ombre profonde sous un arbre au coeur rayonnant de l’été, l’éclat du bleu qui vêt une épaule masculine et la joue rose d’un enfant posée contre elle.

Une étendue de sable qui mange la moitié de l’image sous la bande étroite de la mer et le bleu irradié du ciel, à la lisière de l’eau une petite silhouette qui est peut-être celle d’un enfant.

A propos de Brigitte Célérier

une des légendes du blog au quotidien, nous sommes très honorés de sa présence ici – à suivre notamment, dans sa ville d'Avignon, au moment du festival... voir son blog, s'abonner, commenter : Paumée.

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