#anthologie #19 | quelques flashs

Le marcheur, Giacometti ambulant traçant d’un bon pas, chaque jour de la semaine et de l’année, toujours le même parcours, le corps balancé de droite à gauche, une allure reconnaissable de loin.

Pour une femme, voir Allemagne mère blafarde c’est perdre la parole, devenir muette, être sidérée. Comment les hommes, eux, voient-ils ce film ?

Enfant, j’avais un point de repère sur la très grande vieillesse. Un couple, lui à la longue barbe blanche frisottant, une canne à la main et un costume noir, elle, nettement plus petite, toute en noir sauf les cheveux d’un blanc éclatant, accrochée à son bras. Tous les matins ils remontaient la rue jusqu’aux allées Paul Riquet et allaient s’installer sur un banc sous les platanes pour lire chacun un livre qu’ils tiraient de leur poche.

Au MET, une vue sur Tolède tableau del Greco, à la facture si moderne comparé à ceux de son époque. Étonnement et éblouissement de celle qui découvre… moi

Telle une carte postale l’arrière cuisine d’un café au fin fond de l’Orne en 1970. Une cafetière en permanence sur la grosse cuisinière à bois en fonte émaillée noire qui répand dans la salle une odeur de café-bouillu/café-foutu, relevée dans les tasses par un calva de bouilleur de cru

Sur le pont de leur voilier par une nuit de pleine lune, accompagnés par la brise idéale, ils goûtent enlacés le salé sucré de la vie avant d’atteindre le petit matin et les senteurs d’eucalyptus qui devancent la vision des côtes corses

A propos de Claudine Dozoul

Se balade entre écriture et pratiques artistiques diverses. Animatrice depuis longtemps d'ateliers d'écriture.

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