la silhouette tassée de ma grand-mère assise sur une chaise mains croisées sur le ventre regard dans le vide près de la porte-fenêtre au voilage blanc à l’abri du dehors
les quatre tartines beurrées et les huit carrés de chocolat Poulain posées sur la table en attendant le retour de l’école
le visage de ce jeune homme de quinze ans dans le roulement des vagues de la Parée
la petite fille de huit ou neuf ans en robe de chambre et chaussons dans le crépuscule d’un jour d’été la main sur la petite grille noire qui donne sur la rue
le bouquet de jonquilles jaunes posées sur le bord de la fenêtre d’une chambre de bonne dans la lumière du soir qui tombe ciel et toits gris en zinc à portée de regard
à Simaho dans l’obscurité de la nuit nos corps nus et blancs, leur transparence, dans la mer pâlie d’étoiles et de lune
la main ridée écartant légèrement le voilage blanc de la porte-fenêtre l’œil à l’affût du dehors