La photographie en noir et blanc
- Tri X Pan, Agfa, plus tard Ilford.
- Voir les épreuves barytées monter dans le bain de révélateur.
- Les noirs montent plus vite que les blancs.
- Négatif, passe-vue – certains le liment pour jouer à Cartier-Bresson.
- Le fameux bord noir.
- « Elle est recadrée, c’est de la merde. »
Les premières expériences photographiques
- La photographie d’abord en noir et blanc, en premier lieu par les photos de famille.
- Des photos pas terribles, mal cadrées, floues, celles qu’utilisera Gerhard Richter pour peindre ses grandes toiles en noir et blanc à l’époque de son pop art allemand.
- De la marque Nikon mais un peu moins cher, et d’occasion, le Nikkormat acheté boulevard des Filles du Calvaire, en trois ou quatre fois, avec optique 50 millimètres.
- Les premières photos, des diapos d’Irlande, le coup de cœur immédiat.
Photographier des maquettes et des événements
- L’université de Riyad, le palais des sports de Bercy, des chantiers.
- Festival de comedia dell’arte à Villejuif, V. Gassman et Dario Fo m’engueulent à cause du claquement du miroir, intolérable durant les répétitions.
- Revente de tout pour acheter un Leica M42.
La photographie comme voyage
- Des pays en noir et blanc.
- Le laboratoire photographique, la chambre noire. La magie.
- L’inquiétude liée à la photographie, celle du temps qui passe, qui sont ces inconnus ?
La photographie argentique
- Les bobines de 24 ou 36 poses.
- Noms de photographes qui correspondent à une époque : Ansel Adams, Marc Riboud, Klein, Jeanloup Sieff, Bernard Gille, Jean Dieuzaide, Claude Dityvon, Robert Frank, Diane Arbus, Sebastião Salgado.
Hasard et photographie
- Les photos mal cadrées – mais ce serait quoi bien cadré ?
- La maladresse en photographie, se tromper d’ouverture ou de vitesse, faire deux fois la photo sur une même pose.
Mémoire et photographie
- La mémoire disparaît dans la photographie.
- Essayer de se souvenir en regardant telle ou telle photographie.
- La boîte en carton remplie de photographies de personnes inconnues, mais impossible de s’en débarrasser. Un morceau d’épave dans un naufrage. Quelque chose de rassurant ? Ou au contraire, qui ne rassure pas du tout. On sera oublié de la même façon.
Mensonge et photographie
- Pieux mensonge, à Quetta, dans la petite échoppe, ils sont deux à retoucher les négatifs de photographie de mariage, à rendre plus beaux qu’ils ne le sont, les gens.
La photographie numérique
- Populaire, l’amas d’images que l’on prend qu’on ne regardera qu’à peine, voire pas du tout.
- L’abondance a tué ce qu’apportait jadis la pellicule 24 ou 36 poses – mais je me trompe certainement de le dire, ce n’est sans doute qu’une simple bouffée de nostalgie.
Parler de la photographie
- Un exercice plus difficile.
- La grande confusion associée à ce terme.
- Comme l’autobiographie, parler de soi devient de plus en plus difficile.
La photographie comme chaos organisé
- Je note en désordre ce qui vient.
- Tout classement m’étant un vertige plus violent que le chaos ordinaire.
- Je photographie ainsi. Un petit appareil, le pocket instamatic, qui ne paie pas de mine, auquel personne ne fera bien attention. C’est de ce manque d’attention que j’extrais quelque chose, des photographies pour la plupart ratées si j’écoute les esthètes. Mais je ne les écoute pas vraiment.
- Je ne documente pas les photographies prises. Elles sont rangées dans des pochettes cristal, et c’est à peu près tout. Je compte sur la mémoire pour identifier les lieux, les personnes, dans l’avenir. Grossière erreur, c’est ce que l’on peut se dire. C’est aussi une façon de s’effacer seul. Si aucun lieu, aucune date, aucun nom ne me relie plus à rien, alors la photographie peut être vue aussi comme une entreprise de démolition de quelque chose.
La confiance en l’instant photographique
- Appuyer sur le bouton au bon moment, c’est comme autrefois tirer une flèche en fermant les yeux.
- Cette confiance en l’inconscient, dans le hasard, en des épreuves ou clichés qui ne se donnent pas immédiatement pour ce qu’ils ou elles sont.