#anthologie #18 | inventaire et photographie

C’est le manque de temps qui m’arrête…encore une proposition sinon infinie, du moins inachevée…

Photos d’identité | Elles remplissent une fonction administrative et sont associées à des obligations pénibles. Je préfère les faire chez un photographe que les faire tirer par une machine. Depuis combien de temps est-il interdit de sourire sur les papiers officiels d’identité ?

Instagram | Porte ouverte sur le regard des autres

Pêle-mêle | C’est sur ce cadre rectangulaire aimanté suspendu au mur au-dessus du buffet que ma grand-mère maternelle accrochait les photographies de ses enfants et surtout de ses petits-enfants. Seuls objets matériels tangibles de leur existence pour certains d’entre eux, à défaut de les voir physiquement. Le pêle-mêle l’a suivie dans sa petite chambre de l’EHPAD. Seule différence : ma mère a porté les prénoms sous les photographies…

Séries | J’aime photographier en série, à partir d’une même thématique, d’un même lieu, d’un même motif : Maison du Tout-Monde ; Tôles ; Rouille ; Ville-Feuille ; Le soir tombe ; La Pointe ; Mur mur ; Silhouettes ; Friche..

La photo retrouvée | C’est une photo en noir et blanc de mon grand-père paternel – elles sont rares – retrouvée dans une boîte ou une enveloppe par ma tante. C’est une partie de pêche : à gauche, serrées les unes contre les autres, ma grand-mère et deux de ses sœurs, Renée et Thérèse, un peu plus à droite, Henri, le mari de Thérèse et mon grand-père, béret sur la tête. Il semble détendu. J’aime son regard doux et son sourire. Il a l’air heureux.

Polaroïd | Du plus loin que je me souvienne, sur une des places de Lima, contre quelques pesos : on est tout petits, on nous reconnait à peine… c’est ma photo préférée de ce voyage et c’est sans doute la moins réussie. Je trouve les photos prises avec un Polaroïd très émouvantes comme surgies d’un passé lointain à l’aura sépia, qui font de nous des images-fantômes. Et puis toujours, cet émerveillement enfantin à voir apparaitre lentement la photo, l’écran noir d’abord, et puis chez certains, ce geste de secouer la photo et la révélation progressive des formes…un précipité de développement photographique…un instantané photographique qui a le pouvoir de conférer au présent le poids des années et un avant-goût de la disparition.

Les photos d’inconnu.es | Une série de photographies achetées dans une brocante et la fiction peut naître. J’aime l’idée de faire surgir une vie inventée à partie d’un fragment de vie réelle. Et je pense au livre d’Isabelle Monnin, Les gens dans l’enveloppe.

Les photos volées | Quand je suis dans la rue, je n’ai jamais eu l’honnêteté et le courage de demander à celles et ceux que je prends en photographie leur autorisation. J’ai alors l’impression de voler leur image, et peut-être un bout sinon de leur âme, du moins de leur vie…

Livres de photo | Willy Ronis, André Kertész, Raymond Depardon, Robert Doisneau, j’en oublie je crois…J’aimerais un livre autour de Vivian Maier. Ils sont dans la bibliothèque. Je les consulte rarement en vérité. Je devrais. Ecrire me ramène à eux.

A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

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