#anthologie #18  | Hervé Guibert, un éclatement de la photographie | y’a pas photo

Photo mémoire – Quand la mémoire se dérobera à moins que ce ne soit l’inverse, les images sans contours deviendront des énigmes dont nous aurons perdu la clé

Photo d’identité –  Elle se cache se froisse au fond du sac comme un rappel à soi qui apparaît et disparaît sans cesse

Photo d’instants – Instants d’années (le titre d’un de mes livres) avec une photo de Robert Doisneau de l’atelier de mes parents dans les années 50

Photomaton – format visa indien 5X5  mal éclairé un prodige de laideur un autoportrait qui trahit pour ne pas tromper soi-disant

Pochette – en vernis craquelé de photos noir et blanc, sépia tout aussi craquelées, l’apocalypse d’hier et d’avant-hier, des guerres, aujourd’hui tout comme

Photophone –  capturer la liberté d’un instant en imaginant qu’il nous appartient encore, il nous glisse entre les doigts au premier clic

Photoregard – chaque image est une claque (clic-clac etc…) on veut tout voir – illusoire – tout garder mais c’est le monde qui nous dévore et finit par nous aveugler en milliers de photos

Photogramme – une seule image suspendue en mouvement un instant  éphémère entre deux battements de cils qui ne pèse pas lourd et n’a pas besoin d’objectif