#anthologie #18 | épreuves

Recherche : tous les supports, remonter le plus loin possible, pour la comprendre

Epreuve, tirage : Revoir le peintre, accueillant un résultat qui n’en est pas un, une image supposée refléter le travail, pour être mise en partage. S’approcher au maximum. En accepter la diffusion. Parce qu’impossible d’aller plus loin. D’aller plus près. Pensait-il. Attristé.

Grand album vert : celui qui regroupe, tente de reconstituer, de rassembler. De ressembler. Reprise du scrapbook des seize ans (album acheté à Londres, sorte de papier buvard, abîmé) et passage par nécessité de compléter en prenant ici ou là, dans les combles ou ailleurs, ce qui manque. Mais par définition le manque est si vaste

Amniocentèse : toute petite, en noir et blanc, une image. Il y a un risque, disaient-ils, pendant que le trocart traversait à l’Hôtel-Dieu la paroi utérine. Si tout se passe bien, vous aurez l’image, en attendant. Comme une récompense anticipée, pour tenir.

Avec le petit Canon : partout, tout le temps. Tu en fais trop, disaient-ils. Tirages de l’époque. Impossible de faire autrement. Et puis un grain de sable. Tout bloqué. Appareil gardé avec pellicule enrayée à l’intérieur. L’extraire, pour voir. Un jour.  Ils disent aujourd’hui : tu as bien fait, de tellement photographier

Pochettes jaunes :  deux tiroirs pleins, ceux du haut, dans le secrétaire de la chambre, déjà évoquée. Doubles donnés ou gardés, reprise numérique embryonnaire

Négatifs : trop ? Impossible de décider. Les garder, provisoirement. Le provisoire dure.

Grandes enveloppes : tentative de classement des photos papier sorties des pochettes jaunes datées. Trop pour faire albums. Ensuite, on ne sait pas

Petits carnets : correspondant à période charnière. Une petite dizaine. Le premier surtout, éclectique, qui va d’un château cathare à la Provence avec lui en passant par grand-père carillonneur, les parents fiancés sur les toits avec cathédrale de Reims en arrière-plan, et la photo d’un totem chevalier dans l’atelier des Cordelières

Mine numérique : celle qui attend, dans son Mac et dans une sauvegarde

Album encore vide : format du grand vert. Regrouper sur papier pour transmettre. Les enfants du numérique disent : tourner les pages de papier, c’est bien aussi

Sur la table de travail, au plus près : retrouvée peu après la disparition, la photo qui lui ressemble tellement. Noir et blanc. Il regarde vers la gauche corps un peu penché, en appui sur le dos d’une chaise. Son cou, son visage, ses yeux qui espèrent

A partir de l’i phone, elle : engrangée, trop difficile à regarder pour l’instant

Dans le ventre numérique : accumulation d’images, dont il faudra faire délivrance

A propos de Christine Eschenbrenner

Génération 51.Une histoire de domaine perdu, de forteresse encerclée, de terrain sillonné ici comme ailleurs. Beaucoup d'enfants et d'adolescents, des cahiers, des livres, quelques responsabilités. Une guitare, une harpe celtique, le chant. Un grand amour, la vie, la mort et la mer aussi.

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